vendredi 30 décembre 2016

Comment diminuer les arrêts de travail

Il paraît qu'une de mes consœurs poursuivie par la Sécu aussi pour ses arrêts de travail a choisi elle, cette formule: une semaine travail, une semaine vacances. Elle n'est plus ennuyée et profite de sa petite famille. 
Cela fait mathématiquement 50% d'arrêt de travail en moins. 
Mais cela ne fortifie pas les vocations, au contraire. Mais si la Sécu est contente, c'est l'essentiel non?

mercredi 28 décembre 2016

Vive la santé connectée!

J'ai appris que les demandes de passeport ne se feraient plus à la préfecture mais sur internet, bientôt ça sera le  tour des cartes d'identité, compression de personnel.
L'antenne Sécu de ma ville a fermé, les jours  la Poste locale sont comptés;  que d'économies le gouvernement fait! 

Dans la même tendance je propose les consultations exclusivement sur internet avec webcam, les arrêts de travail envoyés directement à la Sécu avec mail au patient. 

La pharmacie c'est pareil, pourquoi prendre du temps à faire la queue à la pharmacie? 
Désormais chaque patient ira sur le site de la pharmacie, entrera son numéro Sécu, les coordonnées de sa mutuelle, scannera son ordonnance et aura ses médicaments sous 24 heures. 

Pourquoi les médecins seraient-ils plus vertueux que les pouvoirs publics, pourquoi devraient-ils repeupler les campagnes désertées par la presque totalité des services publics? On est comme tout le monde, on n'a pas envie de s'enterrer dans un village où il n'y a pas de poste, des commerces pratiquement inexistants, et un car qui vient chercher nos mômes pour aller dans une école commune à plusieurs villages. 

lundi 26 décembre 2016

Non, la médecine ne me manquera pas

Des patients  me demandent si la médecine ne va pas me manquer, si je compte fébrilement  les jours avant de me reposer enfin. 

Non, la médecine telle qu'elle est conçue actuellement ne me manquera pas, la non-reconnaissance des médecins alternatives me lasse. Le règne du tout-chimique me fatigue, et la Sécu en plus avec sa logique comptable pure m'ont usée. Fini, basta! 
Je réserverai mon art pour les victimes qui ont bien besoin qu'on les défende. 

 Les patients, je ne compte pas les jours qui me restent "à vous supporter", ce n'est pas le problème, les patients c'est le côté passionnant de la médecine, ce n'est sûrement pas  compter avec appréhension le nombre de jours d'arrêts que l'on a effectués depuis le matin en espérant vainement que les prochains patients n'auront pas besoin d'un arrêt de travail, ça c'est du n'importe quoi. Pourtant c'est ce qu'on me demande de faire dorénavant. 

Le soleil de Guadeloupe me convient mieux.

samedi 24 décembre 2016

Les expertises ne sont pas un long fleuve tranquille

Une expertise très éprouvante hier; une victime avait eu un accident de voiture avec des douleurs résiduelles importantes au rachis lombaire. Malheureusement il avait eu peu de temps avant l'accident des douleurs au même endroit, mais moins importantes. 

A la première expertise, il n'a été retenu aucun préjudice, d'autant plus que l'IRM était normale avant et après l'accident. En d'autres termes  AIPP égale à 0!  ( atteinte à l'intégrité physique et psychique)

Il est allé en contre-expertise accompagné par moi. L'expertise a été houleuse, la victime ne comprenant pas pourquoi ses douleurs n'étaient pas reconnues comme telles. A un certain moment l'expert s'est tourné vers moi, l'air de dire "confrère, vous calmez votre client", ce que j'ai fait avec du mal. 
Mais  ce qui a mis l'expert en rogne est quand la victime a dit "mais monsieur, soyez sympa!" "Je n'ai pas à être sympa", a-t-il dit "je suis l'expert et impartial". 

Et on est passé à l'examen clinique: malgré ses douleurs, la victime avait tous ses réflexes et une force musculaire relativement convenable. c'est vrai qu'il y avait ses douleurs...

Le verdict de l'expert: "Ce n'est pas imputable", en d'autres termes "circulez y'a rien à voir". 
Et il n'avait pas complètement tort; j'ai pourtant réussi à lui soutirer quelques pourcentages pour le stress subi et c'est tout. 

Et c'est toute la difficulté de l'expertise, en quoi elle diffère de la médecine générale. En expertise on calcule les handicaps, les déficits et les douleurs associées, mais quand il n'y a pas de déficit? La victime peut aller se rhabiller et se soigner ses douleurs, et basta. 

C'est dur. La douleur est peut-être souvent psycho-somatique, n'empêche que bien évidemment les victimes ne le font pas exprès, ils n'en sont pas conscients,  ils n'avalent pas tous ses cachets pour le plaisir. Et les experts ne reconnaissent pas le psycho-somatique, ou bien ils envoient chez le sapiteur psychiatre. 

Encore une facette de ma nouvelle profession  à connaitre




jeudi 15 décembre 2016

Lire les contrats d'assurance

Un de mes patients dirigeant d'une entreprise familiale, avait une garanti conservation de salaire en cas d'arrêt maladie. Souffrant de la colonne vertébrale, images à l'appuis, multiples séances de kiné, rhumatologue, neurochirurgien, il l'a fait jouer. Aucun problème durant les premiers mois, l'assurance assurait le complément de salaire. 
Un jour, l'assureur appelle à  son travail (qui est aussi son domicile): "Mais vous répondez monsieur Sylvère! Vous êtes donc apte au travail!" Et la garantie s'est arrêtée là. 
Mais le travail de mon patient n'est que 10% d'administratif! Cette histoire se renouvelle en permanence car les contrats spécifient souvent: "l'assuré n'est pas capable du moindre travail". S'il est en fauteuil roulant, aveugle mais peut répondre au téléphone il est apte.

Il faut donc le savoir avant de prendre une assurance ou une autre. 

dimanche 11 décembre 2016

Vers la médecine McDo

 J'ai tenté de me "psychologiser", de me mettre en condition afin de partir sans regret. Hier matin je reçois un patient un peu difficile que je connais depuis 16 ans: et j'ai tenté de penser " vivement que je parte, il est con, je n'en  peux plus, je ne verrai enfin plus sa tronche de cake, ni la tronche des autres cakes d'ailleurs..."

Malheureusement au bout de 2 minutes je ne trouvais plus du tout ça rigolo; je les aime mes patients, avec tous leurs défauts et leurs qualités et je ne peux même pas utiliser ces arguments que certains de mes confrères utilisent pour se donner le courage de partir.

Je ne suis même pas fâchée contre la Sécu, c'est pour dire. C'est juste que mon  exercice n'est plus adapté au monde actuel, et c'est très dommage. Comme le disait un confrère, j'apportais un autre regard aux patients dans le canton et c'était génial pour eux d'avoir des médecins différents. 
Juste la Sécu, le gouvernement veulent gommer nos différences, il faudrait chacun avoir le même pourcentage de vieux, de CMU, d'arrêts de travail, de bons de transport, on veut nous uniformiser,   un peu comme chaque  McDo est le frère jumeau de tous les autres dans le monde.

Je ne veux plus de médecine McDo. Je vous le dis, toutes les thérapies parallèles ont de beaux jours devant elles, c'est tout ce qu'on aura réussi à créer. 

samedi 10 décembre 2016

Une phobie médicale

Cette nuit c'était d'un homme (!) mort en couches dont   j'ai rêvé;  je voulais le réanimer, son rejeton était de toute façon foutu. Et les pompiers appelés un peu avant qui ne venaient toujours pas...

Une demi-heure après c'est au tour d'une femme de mourir de son accouchement devant mes yeux. Je tente de la ranimer aussi, en vain. Les pompiers ne sont jamais non plus venus dans mon rêve. 

Ça, c'est un côté de la médecine que j'apprécie moyennement, les urgences et la prise en charge qui ne se déroule pas fluidement. Heureusement en général tout se passe pour le mieux. J'étais par exemple très soulagée lorsque les pompiers ont débarqué alors qu'une petit de 5 ans était en train de s'épuiser en respirant au cours d'une crise d'asthme grave. La mère avait dit soulagée: "vous voyez docteur, elle est en train de s'endormir". 
Et moi:  "non, elle est en train de démarrer son dernier sommeil". J'ai adoré le pim-pon des pompiers à ce moment-là!

vendredi 9 décembre 2016

Je ne suis pas arrivée à vacciner

J'ai fait un rêve: un homme et son bébé se présentaient  à la consultation afin que je vaccine le bébé contre la tuberculose. Durant une demi-heure j'ai trifouillé dans les placards, n'ai trouvé qu'une seringue avec une date de péremption fortement dépassée, puis une munie aiguille verte pour intramusculaire. Enfin je trouve une seringue de 1 ml, avec aiguille sous-cutanée. 
Manque de bol, je vaccine par mégarde le père qui n'en avait pas besoin ( son épaule se trouvait dans mon champ de vision) et qui à présent est fou furieux, d'autant plus que je lui injecte les dix doses au lieu d'une( un flacon de tuberculine correspond à dix doses). 

Enfin, après moultes  péripéties  je suis prête à vacciner le bébé, prends la seringue... et MiniRambo me réveille  "C'est l'heure de se lever!"

Non, les vaccins ce n'est pas mon truc, et MST n'est pas ma copine, elle qui veut rendre obligatoire 11 vaccinations: infanrix hexa, ROR, prénevar, et meningitec je crois, le tout dans la même seringue! Alors que beaucoup de parents réclament à cors et à cris le retour du DTP sans aluminium afin de ne pouvoir faire que celui-ci! 

C'est quoi ce mépris envers les citoyens? Sait-elle mieux ce qui est bon pour nous que nous-même? J'ai déjà écrit que la Sécu se comportait comme une mère abusive, elle n'est pas mal non plus. 

Lire ceci pour en savoir un peu plus: http://www.lemonde.fr/sante/article/2016/12/01/vaccins-la-concertation-citoyenne-propose-d-etendre-l-obligation-vaccinale_5041146_1651302.html



samedi 3 décembre 2016

Patient indélicat

J'ai écrit un post il y a quelques semaine car j'étais en pétard contre une assurance qui ne remboursait pas une victime car elle ne correspondait pas exactement aux critères décrit pour avoir une indemnité. Heureusement cela ne se passe pas toujours comme ça. 

Et dans l'autre sens il peut y avoir aussi des abus;  un patient par exemple qui sait de longue date qu'il doit se faire opérer d'une arthrose invalidante et qui prend une assurance garantie de salaire un peu avant l'intervention en jurant sur ses grands Dieux, le chirurgien arrange aussi le compte-rendu, change un peu l'intitulé de la maladie et de l'opération  de sorte que l'assurance  rembourse, ce qui est fait.

Ceci est au bas mot indélicat.

Les gens se rendent-ils compte que l'assurance marche quand tout le monde est solidaire, chacun a une responsabilité vis-à-vis de l'autre? Et si on  gruge une assurance c'est soit-même que l'on gruge au bout du compte? Car les assurances quand elles ont trop de sinistres se contentent d'augmenter leurs primes, tout simplement. 

C'est cela que l'on devrait apprendre à l'école, que chaque civilisation est une sorte de grande fourmilière,  qu'on "ne peut pas la jouer perso", ce n'est pas viable à long terme. 

jeudi 1 décembre 2016

Médecin contrôleur en Guadeloupe

Je me vois tout  à fait en train de chercher les patients sur la plage afin de vérifier la légitimité de leur arrêt de travail. 
Normalement je suis payé à 0.61 du km à partir de 13 km, mais marcher sur la plage de sable fin, ça rapporte combien aux cent mètres? Elle n'a sûrement pas pensé à ce mode de locomotion, la société qui m'emploie! 

Et la question peut être posée très sérieusement; il parait qu'à l'hôpital de Pointe-à-Pitre il y aurait 36% d'absentéisme (mais ce ne sont peut-être que des racontars). Et une patiente a émis un début d'explication: " quand vous allez en direction de l'hôpital, à un moment il y a un panneau, avec à gauche "hôpital" et à droite "plage". Certains doivent se tromper". 

On verra. 

Boney M - One Way Ticket

Pour la Guadeloupe!!!