La plupart du temps les victimes sont focalisées sur la fonction qu'elles ont perdue (un doigt, un membre, la mémoire etc.). C'est humain. Néanmoins, au fur et à mesure des mois, des années, elles récupèrent, elles remplacent des anciennes aptitudes par des autres, des trucs pour compenser les handicaps.
Mais au fond d'elles, inconsciemment elles se trouvent encore handicapées, elles n'ont pas digérées l'accident et elles se focalisent sur leurs déficits plutôt que sur ce qu'elle ont récupéré.
C'est comme ça qu'un de mes traumatisés crâniens se plaignait de ses pertes de mémoires, il n'arrivait pas à penser à autre chose. Il a fallu qu'un neuro-psychologue lui montre preuves à l'appui ( il avait fait des tests durant trois heures) que ses facultés intellectuelles étaient bien rétablies sinon intactes et que le cerveau n'avait que des cicatrices minimes.
C'est sûr que l'indemnisation sera moins importante, mais c'était une super-bonne nouvelle.
Une autre de mes victimes avait perdu un bout de doigt. Elle n'arrivait plus à se servir de la phalange qui lui restait, tentait en permanence de ne pas regarder son doigt mutilé et la main en cause était devenue maladroite. Elle a eu son expertise, et à la fin je me suis permise de lui dire: "Mais enfin, il vous reste cette phalange, vous ne pouvez pas la laisser tomber! Vous devez vous refamiliariser avec elle, par exemple lui dire bonjour chaque matin".
Ca l'a fait rire et j'espère qu'elle a récupéré sa dextérité depuis.
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