Les accros aux cachets passent souvent sous le radar des systèmes de prévention des risques professionnels. Les travailleuses seraient les principales victimes de cette addiction, selon les experts.
Etes-vous dépendant à l'alcool? Au tabac? Au cannabis? Aux jeux d'argent? A Facebook? Au sexe? La plateforme Addict Aide, lancée le 27 novembre par le Fonds actions addictions propose des tests anonymes pour faire l'état des lieux de vos dépendances.
43 millions de consommateurs d'anti-douleurs
En revanche, une addiction reste dans l'angle mort du site internet: celle aux médicaments. Pourtant, les Français sont particulièrement accros aux pilules, notamment contre la douleur: 43 millions en ont consommées en 2016, ce qui a coûté 823 millions à l'Assurance maladie, selon l'enquête du Monde.
Le montant des remboursements de calmants et somnifères, lui, s'élève à 582 millions d'euros pour 11,4 millions de patients; s'agissant des antidépresseurs et autres psychoanaleptiques, à 373 millions d'euros pour 5,7 millions de consommateurs.
Et cette addiction aux médicaments touche particulièrement les femmes. D'abord, car "elles acceptent plus facilement d'aller consulter quand cela ne va pas. Cela démarre par une prescription initiale de la part de leur médecin puis la dépendance s'installe et elles se mettent à l'auto-médication", constate Alexis Peschard, addictologue et directeur associé de GAE Conseil, cabinet expert des addictions en entreprise.
Double journée
"Elles pratiquent un mésusage des antidépresseurs notamment. En prétextant une rechute de dépression ou autres, leur médecin généraliste renouvelle les prescriptions en huit minutes top chrono, le temps d'une consultation", témoigne Fatma Bouvet, médecin à l'origine de l'association Addict'elles, destinée à mieux prévenir ce risque, accentué par le travail. "C'est un facteur de stress. Souvent, les femmes se retrouvent sous le double poids des responsabilités d'ordre privé, mais aussi professionnel", constate l'auteure de Les femmes face à l'alcool.
Elle a aussi créé la seule consultation en France d'addictologie pour femmes à l'hôpital Sainte-Anne, à Paris, en 2008. Et de regretter le manque de prévention en entreprise s'agissant des addictions aux médicaments, "problème trop souvent étiqueté "trouble psy" par les managers". Et poussé sous le tapis.
http://www.bfmtv.com/sante/les-medicaments-dans-l-angle-mort-de-la-dependance-1322512.html
Quel bel article! Il parle "d'angle mort" et c'est vraiment cela, tout le monde passe à côté. Une de mes ancienne patientes prenait 3 xanax 0.5 par jour depuis des années et évidemment elle conduisait pour aller travailler. Quand je les lui ai refusés, elle a vu un autre confrère qui a continué les prescriptions. Shootée qu'elle était et personne ne veut le voir!!!
Quelles économies cela ferait si on évitait ces addictions!
-moins d'accidents de voiture
-moins de divorces
-moins de consultations
-moins de coût direct, ces petites pilules ont un prix,
- plus d'efficacité au travail: tout le monde en convient, les personnes accros sont moins efficaces, bizarres, peu présentes.
Pourrait-on transformer cette utopie en réalité?
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