Un de mes patients, 70 ans me faisait moult compliments, à chaque fois qu'il venait. A part que quand son épouse venait, il se réfrenait!
Mais lorsqu'on était seuls, il m'avait déjà pris dans ses bras, versé des tas de petites larmes "je suis trop émotif", il se plaignait parfois de son épouse qui ne le comprenait pas. Il ne faisait plus rien si elle ne le motivait pas, il se laissait aller. Et il n'avait pas conscience de ses problèmes. Il oubliait des tas de petits choses au quotidien en faisant état de sa distraction naturelle.
Evidemment l'épouse étant présente, c'est elle qui recevait la mauvaise humeur de face: elle osait aller à la piscine avec ses copines tandis qu'il se reposait!!! Ca méritait bien des torrents de larmes.
Et moi non plus, c'était un peu nébuleux, surtout au début.
Et puis un jour j'ai compris: C'était un syndrome frontal, tellement discret qu'il menait une vie de retraité paisible si l'on peut dire, entre son épouse et ses nombreux petits enfants.
Le syndrome frontal est causé par, entre autres causes un AVC au niveau du lobe frontal. Il provoque une désinhibition, des émotions très changeantes, des troubles de mémoire.
L'épouse a fini par comprendre et ne plus se mettre en colère contre lui, d'autant qu'il a cumulé des micro-AVC malgré un suivi neurologique et cardiologique, et qu'il n'est mahleureusement présentement plus là pour en parler.
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