C’est possible… à Singapour
Système de santé | 10 octobre 2017 | Adrien Renaud
Une startup médicale singapourienne propose à ses clients un nouveau service : les arrêts de travail par téléconsultation. La porte ouverte à toutes les fenêtres ? Pas vraiment : comme toujours dans la cité-Etat, les choses se passent de manière très contrôlée.
On entend déjà le directeur de l’Assurance Maladie pousser des hauts cris. « Quoi ? Des arrêts de travail en ligne ? Mais c’est de la folie ! », hurle-t-il depuis ses bureaux montreuillois. Que Nicolas Revel se rassure. MyDoc, la startup qui propose ce nouveau service, n’officie (pour l’instant) qu’à Singapour. Et de toute façon, les médecins qui travaillent pour elle sont étroitement surveillés.
Inaugurés l’été dernier, les télé-arrêts de travail ne sont en effet pas un produit offert aux particuliers, mais aux entreprises. Et ce afin de réduire le risque d’abus, précise au site spécialisé Tech In Asia le vice-président de la startup en charge du marketing, Terng Shing Chen. En clair : les informations concernant la téléconsultation sont directement transmises aux RH de l’employeur, qui peuvent suivre en direct la « consommation » d’arrêts de travail de chacun de leurs salariés… et donc y mettre un terme quand elles le désirent.
Et en France ?
Bien sûr, il est à ce stade impossible d’envisager un tel système en France. « Aujourd’hui, dans notre pays, il faut faire un examen médical pour déterminer le type de pathologie dont souffre le patient que l’on veut arrêter », remarque Michèle Laporte, présidente de Medicat Partner. Cette société dit avoir pour objectif de lutter contre l’absentéisme en entreprise, et revendique la deuxième place sur le marché du contrôle des arrêts de travail avec un réseau de 3 500 médecins sur tout le territoire qui vérifient, à la demande des employeurs, leur bien-fondé.
Mais si l’entrepreneuse pense que les mentalités françaises ne sont pas encore prêtes pour les télé-arrêts de travail, notamment parce que les salariés les plus âgés ne les adopteraient pas, elle estime que le jour viendra où ils seront la norme. « On ne peut pas aller contre l’évolution et le progrès », philosophe-t-elle. Somme toute, Nicolas Revel ferait peut-être bien de s’intéresser à la question.
http://www.whatsupdoc-lemag.fr/actualites-article.asp?id=21957
On n'arrête pas le progrès.
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