mercredi 17 avril 2019

madame, son livre et la médecine: bye-bye, mais pas adieu

madame, son livre et la médecine: bye-bye, mais pas adieu: Je ne suis plus tout à fait motivée pour raconter ma vie de généraliste, alors la suite des évènements c'est ici:  ma vie de médecin ...



Le miroir meurtrier d'Isabelle Servier

http://www.au-troisieme-oeil.com/index.php?page=actu&type=skr&news=13840





" Le ministère public a requis hier, après deux jours d'audience, «une peine mesurée et curative» à l'encontre d'Isabelle Servier. La fille du fondateur du groupe pharmaceutique Servier était jugée pour avoir tué son mari le 18 décembre 1999. Cinq ans d'emprisonnement, assortis d'une mise à l'épreuve et d'une obligation de soins, ont été demandés par l'avocate générale. «L'intention de tuer existe, mais on ne peut pas considérer qu'elle était en pleine possession de ses moyens la nuit des faits», a souligné Lydie Patoukian-Dekkers. La cour d'assises des Hauts-de-Seine avait évoqué, au cours des débats, les effets des tranquillisants que l'accusée avait absorbés avant de commettre le crime.





Le président de la cour d'assises voudrait que l'histoire soit racontée «dans l'ordre». Le contexte d'abord, puis les faits. Sans cesse, Isabelle Servier, veuve Grange, revient pourtant à son «idée fixe», sa «pensée obsédante» la nuit du crime : «C'était moi ou lui.» Ce 18 décembre 1999, la mère de famille a saisi une hache dans la cuisine, est montée dans la chambre où dormait son mari et l'a frappé à dix reprises. Fin d'une histoire d'amour sincère et pathologique, qu'Isabelle Servier résume d'une voix linéaire, six ans après le meurtre : «Je ne voulais pas entendre parler du divorce, j'étais trop attachée à mon mari.»





Elle a 53 ans aujourd'hui, un corps grossi et un visage marqué. Elle est confuse et «déprimée». Souvent, Isabelle Servier «ne sait plus» et «ne (se) souvient pas». Elle demande «pardon» pour son geste meurtrier, qu'elle ne sait expliquer autrement que par un «coup de folie».





«Je n'ai jamais vu un être aussi doux, aussi pacifique et aussi calme : son destin est absolument étonnant», dit pourtant de sa troisième fille Jacques Servier, le fondateur et président du laboratoire du même nom. Occupé à bâtir un empire pharmaceutique et l'une des plus grosses fortunes de France, le médecin a laissé, dans le passé, le soin d'élever son enfant «distraite, pensive et littéraire» à sa femme. Il essaie aujourd'hui «de la réadapter à diverses activités professionnelles». Et ce père longtemps effacé vient témoigner au procès de sa fille : «Isabelle et Henri allaient très mal. Jusqu'au bout, ils sont restés solidaires.»





«Ils étaient inséparables», confirment à tour de rôle gf et no. Elles sont les filles de l'accusée et de la victime. Recueillies après le drame par leur oncle paternel, elles évoquent en pleurant la mémoire de leur père, un homme «gentil, attentif et touchant», et ont «pardonné» à leur mère aimante et «très douce».





Ce couple soudé fonctionnait en miroir, «chacun étant le support de l'autre et le malade de l'autre, à tour de rôle», a souligné un des nombreux psychiatres entendus par la cour. Henri hi ne supportait pas les comas éthyliques de sa femme – trente-deux tentatives de sevrage», selon Me Olivier Lagrave, avocat de la partie civile. Isabelle Servier était «traumatisée» par la maladie mentale de l'ingénieur brillant et ambitieux. «Il n'y a rien de plus difficile que la maniaco-dépression, dit Jacques Servier. Henri écrivait régulièrement au président de la République. Je dois dire que le cabinet téléphonait pour savoir si la méthode ainsi proposée pour réduire le chômage était valable»...





Dans Voyage au centre de la tête, un récit autobiographique en partie consacré à sa maladie et écrit à la troisième personne, Henri Grange pose noir sur blanc ses idées délirantes. Il évoque surtout la souffrance causée par son trouble psychiatrique. «Henri est debout devant son miroir, anxieux, la crampe au ventre.» «Henri ne peut plus bouger, il reste coincé au fond de son lit. Comment cela va-t-il finir ?»





Comme le président au cours des débats, le docteur Daniel Zagury a essayé de mettre «un peu d'ordre», dit-il, dans les nombreux examens neurologiques et tests psychologiques pratiqués sur l'accusée. L'expert conclut à «une atténuation du discernement» d'Isabelle Servier, qui avait absorbé huit anxiolytiques (selon ses aveux) au cours des heures précédant le meurtre. Cité par la défense, le professeur Ollier, chef de clinique à l'hôpital Sainte-Anne, souligne le risque de désinhibition, un effet secondaire de ce médicament. Pour le psychiatre, qui suit l'accusée depuis quatre ans, Isabelle Servier a obéi à «une idée prévalente qui ne peut être discutée». Elle a agi, ce 18 décembre 1999, «dans un état second», «sans liberté»."





Un article de Delphine Chayet.

Cela est fort intéressant; il s'agit de la fille Servier, du labo qui a commercialisé le Médiator. Il parait qu'elle-même aurait commis son homicide sous le coup d'un benzodiazépine ( lexomil). Comme quoi même la famille la plus stigmatisée  pour l'heure pourrait elle-même  être victime d'un effet secondaire de médicaments.








mardi 24 avril 2018

Un livre pour les victimes!

Pourquoi faire un livre pour les victimes?

N'y a-t-il pas assez d'aide, d'associations, de sites internets, d'avocats, de juristes?
Les assurances n'assurent-elles pas leur boulot quand il y a un accident de voiture? 
L'expert n'est-il pas compétent... expert?
L'avocat ne pilote-t-il pas le tout? 

Parlons des associations: elles fournissent souvent un conseil rapide, parfois judicieux, mais la victime sort de son conseil en sachant parfois moins gérer qu'avant;

Les avocats: cela  peut arriver qu'ils disent "vous n'avez rien à faire, je m'occupe de tout, vous recevrez juste votre chèque". Grosse erreur, ce n'est pas leur accident, la victime se doit d'être un peu briefée sur la procédure afin de ne pas perdre pied et superviser le tout; si on compte sur sa bonne volonté et une compréhension simple, c'est plus facile pour tout le monde.

Les assurances: ce ne sont pas des œuvres de charité.  Elles font leur travail mais il faut veiller au grain, car si on ne leur dit pas qu'on est allé chez l'ostéopathe, qu'on a eu une anesthésie générale avec preuves à l'appui, elles ne vont pas l'inventer.

L'expert: comment résumer un accident avec préjudice, en établissant des conclusions qui se tiennent  en une heure? Soyons sérieux: il faut que la victime ait préparé un dossier cohérent, connaisse les papiers à récupérer pour l'expert. 

Ce livre sera là pour faciliter le processus de la réparation juridique.
Une juste indemnisation commence par "une victime informée en vaut deux". 


mardi 17 avril 2018

MédecinDirect – Qu’est-ce que le « médecin de recours » ?

Médecine de recours, ou conseil de blessé : point sur une spécialité médicale peu connue.

Le médecin de recours, ou conseil de blessé peut intervenir à plusieurs niveaux.
  • Lorsqu’une « victime » veut une aide pour préparer son dossier, en vue d’une expertise médicale,
  • 
Quand un patient veut savoir si son expertise a bien été évaluée et s’il doit effectuer une contre-expertise (ou non),
  • 
Si un patient qui a subi des coups et blessures ne sait pas quelles démarches effectuer,
  • Lorsqu’un patient estime avoir été victime d’une erreur médicale et qu’il souhaite être aidé dans la marche à suivre,
  • 
Si un patient a des problèmes de reconnaissance d’arrêts de travail au niveau de la Sécurité sociale ou d’autres tracasseries administratives relevant de celle-ci,
  • Lorsqu’un patient veut savoir si les soins qu’il a reçus sont cohérents et adaptés à son état.

Le médecin de recours, ou conseil de blessé, peut aussi réaliser une expertise sur dossier, lors d’un décès ou d’un coma par exemple. Il oriente les patients selon les cas chez un avocat, une assurance, le fonds de Garantie, les Commissions de Conciliation et d’Indemnisation ou peut leur expliquer simplement ce qu’ils n’ont pas compris de façon à ce qu’ils soient orientés, rassurés et accompagnés comme il se doit.

Voici quelques exemples de questions que vous pouvez poser à un médecin de recours :
  • « J’ai eu une expertise et on m’a donné 3 %. Que pensez-vous du taux ? »
  • « Puis-je être remboursé pour le sport que je ne peux plus pratiquer ? »
  • « Je suis invalide à 5 %, comment me défendre ? »
  • « Je viens d’avoir un accident de voiture, comment m’en sortir avec les assurances ? »
  • « J’ai été victime d’une erreur médicale, comment faire valoir mes droits ? »
  • « Je suis très handicapé, suite à un accident. L’assurance me propose 1500 euros, cela correspond-il à mon dommage ? »
  • « Le chien du voisin m’a mordu et j’ai une vilaine cicatrice. Comment procéder ? »
  • « À la suite d’un grave accident, je n’ai plus de revenu. Comment m’en sortir ? »
https://www.medecindirect.fr/20180411-medecin-de-recours/



jeudi 5 avril 2018

Un plat de pâtes calme

Une de mes victimes en expertise a trouvé un médecin agressif.  Moi non, la discussion était courtoise. 

Alors pour donner raison à ma victime tout en défendant l'expert j'ai tenu ce raisonnement: 
"Mais madame, si vous l'avez trouvé  un peu agressif, ce n'était sûrement pas contre vous! Je vais tout vous expliquer: il était 1 heure de l'après-midi, il n'avait pas encore déjeuné. Alors sa glycémie était au plus bas. Et ça peut  rendre  grognon ceci. 
Vous savez bien que quand un mari se met en colère en rentrant du travail il faut vite le mettre devant un plat de pâtes ou de riz, ensuite on peut discuter plus calmement!"

La victime était hilare, et est repartie rassérénée! 

Et ce conseil vaut pour toutes celles qui retrouvent leur mari irascible le soir!

Faut-il que je prépare des petites douceurs aux experts, qu'ils les grignotent tout en examinant mes victimes? 


mardi 3 avril 2018

Pitié ne signez pas sans conseil!

Bonjour!

Une de mes victimes mal conseillée a signé la proposition d'indemnisation de l'assurance. Quand on a vu l'avocat, celui-ci a sauté en l'air et lui a démontré par A+B  qu'il "s'était fait couillonné". 

C'est on ne peut plus difficile de revenir en arrière une fois qu'on a signé. 
L'avocat va devoir user de tout son savoir et de tout son talent pour trouver une petite porte entrebâillée et s'y engouffrer. 

On peut ré-ouvrir le dossier en aggravation,  mais si tout n'a pas été pris en compte lors de l'expertise, on  peut s'asseoir dessus.

Prenons un exemple: une jolie jeune femme a un accident de voiture, elle boite suite à une fracture de hanche, et a une plaie au visage. Comme la fracture n'a pas été décelée à temps, elle n'a pas été notée sur le certificat médical initial. 
Comment l'expert va-t-il savoir un an après que la fracture est dûe à l'accident? Il n'en tient pas compte et ne demande pas d'examens complémentaires. 

La jeune femme signe la proposition d'indemnisation portant sur la vilaine cicatrice au visage qui l'empêche de conserver son emploi d'hôtesse. 

Mais elle boite toujours et vient me consulter: Mission (presque impossible), le dossier est clos.

Alors: demandez conseil auprès d'un professionnel de victimes. Sinon vous courez  à la catastrophe.

mercredi 28 mars 2018

J'ai pratiqué la fake médecine

Une des raisons pour laquelle j'ai arrêté la médecine générale est celle-ci: 
quand un patient venait pour une douleur quelconque, je l'interrogeais bien évidemment, je l'examinais et puis je regardais les pieds.
On a la carte du corps dans ceux-ci. En massant ceux-ci, en trouvant des points précis je pouvais dire "ça c'est l'estomac, la rate, le foie..."
Ca bluffait les patients sauf ceux qui me connaissaient, ça leur calmait les douleurs, et surtout cela m'aidait à orienter les examens para-cliniques lorsqu'ils étaient nécessaires. 
Et parfois c'était frustrant: je portais le diagnostic, mais sous prétexte que la reflexologie plantaire n'est pas une spécialité reconnue par le corps médical, je finissais par une echographie ou une radio, une IRM selon la situation. 

Pour écrire franchement, je n'ai jamais fait mon coming out, jamais clamé que je faisais de la médecine alternative, et en conséquence ces médecins qui poursuivent les "fake médecins" ne me poursuivent pas. 
J'en suis frustrée. 

Evidemment que la médecine alternative a des limites: j'étais en train de dire à un patient qui avait des sueurs froides en souffrant épouvantablement: "c'est la vésicule monsieur, il faut courir vite aux urgences", et c'était un petit cancer du colon, en superposition avec la vésicule! 
Alors je ne cracherai jamais sur toute mes connaissances médicales traditionnelles mais qu'on nous laisse une soupape de sécurité pour soulager les patients, avec le moins de médication possible. 

lundi 19 mars 2018

Des médecins et professionnels de la santé signent une tribune contre les médecines alternatives comme l'homéopathie

L'homéopathie ? Une "discipline ésotérique". Quelque 124 médecins et professionnels de santé signent, lundi 19 mars, une tribune publiée dans Le Figaro contre l'utilisation de médecines alternatives. "Le collectif demande l'exclusion de ces disciplines ésotériques du champ médical", explique le quotidien. Les signataires décrivent des disciplines "sans aucun fondement scientifique", "nourries par des charlatans" et "basées sur des croyances promettant une guérison miraculeuse".

Les auteurs de ce texte pointent tout particulièrement du doigt trois risques dans l'utilisation de ces médecines alternatives. Tout d'abord, "elles soignent l'inutile en surmédicalisant la population", écrivent-ils. Elles installent ensuite une "défiance" vis-à-vis de la médecine "conventionnelle" et enfin, elles "retardent les diagnostics".

Le collectif formule plusieurs demandes

Face à leur utilisation par des médecins, dans des hôpitaux ou dans les facultés de médecine, ainsi qu'à leur prise en charge par l'assurance-maladie, le collectif fait plusieurs demandes à l'attention du "Conseil de l'ordre des médecins et [des] pouvoirs publics". Il s'agit de "ne plus autoriser à faire état de leur titre les médecins ou professionnels de santé qui continuent à les promouvoir", "ne plus reconnaître" ces pratiques comme médicales, ne plus les enseigner dans les formations, ne plus les rembourser, mieux informer sur leurs effets et enfin exiger des professionnels de s'en écarter.
https://www.francetvinfo.fr/sante/medicament/des-medecins-et-professionnels-de-la-sante-signent-une-tribune-contre-les-medecines-alternatives-comme-l-homeopathie_2664248.html

Au secours, la pensée unique prend de l'ampleur! Que vont devenir les pitchounets à qui l'on donne chamomilla pour les maux dentaires, apis pour les allergies?

Une seule solution: que l'homéopathie soit conseillée par tous ces "charlatans", soigneurs de tous poils chez qui les patients vont se précipiter.

Car au pire, même si c'est de l'effet placebo, celui-ci soigne parfois très efficacement.
Ne l'oublions pas; on en a même fait mention rapidement au cours de mes études.