dimanche 29 novembre 2015

Des patients peu ardents au travail

Les langues se délient: un patient aurait dit au travail "j'en ai marre du boulot, je vais me faire arrêter par dr Vincent, et je lui raconterai que ma fille est malade".
Et comme j'ai un grand coeur et que je connais sa situation familiale, j'ai accepté, évidemment sans savoir.   Mais c'est dire l’intérêt que ce paltoquet porte à son travail.  Je serais le patron, je lui concocterais un traitement personnalisé. 
Un détective je vous dis, il n'y a que ça d'efficace, suivre à la trace chaque patient en possession d'un arrêt de travail! Et en plus la Sécu finirait par économiser un paquet. 

Mais pourquoi pas éduquer les enfants à l'école dans l'optique "la Sécu c'est nous", "l'état c'est nous", "ce que tu voles à la Sécu tu te le voles à toi-même".

Et dans le même temps nos gouvernements nettoieraient devant leur porte pour devenir plus intègres, droits, honnêtes, toujours de bonne foi, bref ils nous montreraient l'exemple.

Mais ce n'est pas une raison, on peut chacun de nous devenir convenables... et faire un foin monstre sur la Toile et dans la rue pour que nos hommes politiques deviennent dignes de confiance. 

Je suis sûrement utopique, mais si on ne fait rien, rien ne sera fait on n'aura aucune chance que la situation s'améliore. "La soupe est trop bonne" là-haut. 

jeudi 26 novembre 2015

Une malotr-u

J'ai 50 ans et tout le monde enfonce le clou; la Sécu n'est pas en reste, elle qui m'envoie une relance réaliser le "test caca". Crotte!


Une  patiente a raconté à une copine ( ne se doute-t-elle pas que tout se raconte? elle est stupide en plus) qu'elle m'avait demandé un arrêt de travail un peu limite, en se faisant passer pour plus déprimée qu'elle n'était, en d'autres termes qu'elle avait abusé de ma gentillesse. Que veulent-elles toutes  ces malotr-us? Que le système s'effondre? En tout cas avec des poufs comme ça,  on y arrive; dans tous les systèmes,  si on abuse un tout petit peu, tout le monde s'en fiche si ça roule, mais en ce moment, "au jour d'aujourd'hui" comme aime à me répéter une victime, on doit se tenir à carreau.
De toute façon il me sera tenu rigueur du moindre écart durant tout le mois de janvier, autant être intransigeante dés à présent.

En tout cas cette patiente sera reçu comme il se doit la prochaine fois. 

mercredi 25 novembre 2015

Un mois de MSAP

La commission des pénalités a statué: un mois de contrôle strict de mes arrêts de travail, MSAP, mise sous accord préalable du 1 au 31 janvier 2016!   J'aurais pu avoir six mois.

Comme ça on ne viendra plus me voir pour un arrêt de travail tous mes patients sont prévenus.


Mais la petite expertise de samedi va être très sympathique, la victime a vraiment besoin qu'on l'aide. 
Ce n'est pas la seule sur qui une voiture fonce alors qu'elle est sur un passage piéton. Parfois les gens mangent des frites au volant, téléphone, regardent les araignées au plafond ( c'est arrivé!) ou sont obnubilés par quelque chose sur le bas-côté ... et poum!


En tout cas et c'est dramatique, il y a un nouveau lot de victimes qui a vraiment besoin qu'on les aide, une fois leurs blessures corporelles réparées. Elles peuvent s'adresser d'ors et déjà au fonds de garantie qui couvre ce genre de situation. 

vendredi 20 novembre 2015

Pénurie de vaccination gênante

Cette affaire de pénurie de vaccination pour les nourrissions commence à devenir un peu embarrassante: comprenez, je ne suis pas pro-vaccin, je ne suis pas anti-vaccin, je suis en gros un bon soldat qui fait ce qu'on lui dit, désolée, je ne peux pas faire mieux.
Mais dans ma patientèle il y a plusieurs cas de scléroses en plaque, dont l'une découverte durant sa grossesse. Vacciner son bébé contre l'hépatite B contenue dans infanrix hexa? Non merci, je ne prends pas le risque. Alors elle attend.... espérons qu'elle n'attende pas après les 18 mois du bébé, date après laquelle elle sera hors-la-loi.  Et pour mémoire, seuls le Diphtérie-Tétanos-Polio sont obligatoire après. Juste que ça serait dommage de louper la coqueluche qui fait tellement de ravages. Et c'est dommage de ne pas laisser le choix aux parents qui sont ainsi pris en otage.

Une autre patiente a réussi à trouvé un infanrix à quatre souches en Belgique, mais tout le monde n'a pas la chance d'avoir de la famille dans ce pays. 

Si c'est pour forcer la main de ces parents inquiets, ce n'est pas très fin, On veut vite retrouver toute la panoplie vaccinale.

Pour parler de tuberculose, une pédiatre à 15 km de chez moi a décidé que de mon côté c'était le haut lieu de  la mauvaise hygiène et de la promiscuité et elle vaccine à tour de bras les enfants de la région. Non madame, on souffre peut-être du chômage mais on ne vit pas dans des taudis remplis de rats et de gamins débraillés!  

dimanche 15 novembre 2015

Bravo les confrères

J'admire mes confrères de ne pas avoir réfléchi, d'avoir arrêté leur mouvement de grève spontanément pour aider les victimes.  A la base on est là pour ça, on a notre justification dans le fait d'aider autrui.

Notre médecine actuelle n'est qu'une caricature, on devient des comptables, des ronds-de-cuir,  des agents de la circulation, des pourvoyeurs de médicaments, des fonctionnaires de la Sécu, tout ce qui m'insupporte de plus en plus.  Les médecins font des manifs, des mouvements de grève parce qu'on veut leur couper un bras, heureusement ils récupèrent le bout de l'auriculaire, ouf!  Et voilà pourquoi je ne fais pas de manif, ça va de toute façon dans le sens de moins de liberté. 

Alors, c'est épouvantable pour les victimes, mais certains médecins retrouveront le goût de leur métier en faisant vraiment ce pour quoi ils sont faits; soigner, aider son prochain. 
Et on refera un super mouvement de grève quand le moment sera propice, mais cette fois-ci, j'espère que c'est pour récupérer le bras entier.

Je propose deux catégories de médecins: les fonctionnarisés qui travailleront façon dispensaire,  vite, vite et où l'on n'avancera rien et les autres en secteur 3 qui auront toute liberté de soigner comme ils l'entendent, plus rien d'autre. A chacun de choisir son camp. 


samedi 14 novembre 2015

Evidemment en ce moment on oublie, et grèves et arrêts de travail et on pense très fort à tous ceux décédés ou dans la douleur.

vendredi 13 novembre 2015

Les patrons aussi peuvent contribuer

Je viens de lire dans 20 Minutes "comment se faire soigner pendant la grève". 
J'ai bien ma petite idée, il y a plusieurs cas de figure:
 - Celui qui vient de se casser une jambe  ou souffre d'un infarctus  va évidemment à l'hôpital,
- si l'on souffre d'une petite entorse, on supporte et on met un strapping;
- celui qui connait l'homéopathie va prendre ses granules, celui qui souffre de petits vers va manger de l'ail pilé cru, le nez qui coule, de l'alium cepa, du kalium bic,  selon les circonstances, du drosera etc. 
- celle qui  veut faire renouveler sa pilule ou soigner ses boutons d'acné, va directement à la pharmacie qui sera sûrement conciliante, 
- Si on a une angine  à points blancs , on pioche dans sa pharmacie pour trouver un ou deux antibiotiques qui resteraient. Mais c'est hautement déconseillé par le corps médical alors je n'ai rien dit et vous n'avez rien entendu
   etc. 

Et celui qui veut un arrêt de travail? Eh bien, comment dire? Je viens d'apprendre à la dure que la Sécu n'a pas à supporter toute la misère du monde. Alors pas d'état d'âme, vous allez tous au boulot fractures, douleurs ou non, fièvre ou non,  et si votre employeur vous dit de rentrer chez vous car vous n'êtes pas performant, vous restez sur le siège de la salle de repos en argumentant que personne ne veut vous arrêter et que vous n'allez pas louper un jour!  Ce problème avec la Sécu n'a pas  à retomber uniquement sur le travailleur, l'employeur doit aussi prendre sa part, non mais!
La RATP applique déjà ça, celui qui ne peut pas conduire parce qu'il a perdu son permis ou qu'il prend des médicaments contre-indiquant la conduite  s'occupe autrement.

Evidemment celui qui souffre d'une gastro va demander ses jours de congé sous peine de catastrophes dans la voiture, faut être pragmatique. 

mercredi 11 novembre 2015

un bilan neuro-psychologique sous psychotropes

Une de mes patientes septuagénaire a un caractère bien trempé et une façon très particulière et faire de l'ordre dans sa maison: elle garde tout, absolument tout, ne jetant rien. Mais comme elle est autonome elle gère à sa façon. 
Or elle a fait un petit AVC sur une crise hypertensive.
A l'hôpital le courant n'est pas bien passé entre le personnel médical, paramédical et la patiente. De plus son fils croyant bien faire,   a expliqué tous les petits travers de la maman. Ni une ni deux, elle a été mise aux tranquillisants, antidépresseurs et neuroleptiques, plus un accompagnement psychiatrique en ambulatoire.  Elle n'y est pas allée. 
Evidemment quand je l'ai revue elle tremblait, ne pouvait plus conduire, avait des pertes de mémoire importantes. Elle devait vivre chez un membre de sa famille, bien obligé. J'ai organisé un sevrage en douceur. 

J'ai reçu le compte-rendu de son hospitalisation;  tout un chapitre était consacré à son état mental : "nous avons effectué un bilan neuro-psychologique qui montre des déficits prononcés de mémoire, des tremblements etc. Il serait temps d'envisager des aides à domicile tri-quotidiennes etc."

Bilan à la Noix par excellence: comment peut-on en réaliser un sous autant de psychotropes? Ma patiente va actuellement bien et envisage de reconduire incessamment sous peu. Et surtout elle va retourner chez elle, avec son intérieur comme elle l'aime, même si sa notion de l'ordre ne fait pas l'unanimité. 

mardi 10 novembre 2015

Les urgences en perdition

Un patient s'est coupé la face dorsale d'un pouce, assez profondément. Au urgences l'interne a fait une suture, mais celle-la a lâché au cinqième jour: pas d'attelle pour tenir le pouce droit.

Il est retourné dans un autre hôpital; ce jour  c'est une élève infirmière (c'était marqué sur sa blouse) qui l'a reçu et lui a mis un strip et une petite atelle!

Au bout d'un mois le type ne peut toujours pas travailler et son pouce ne se plie pas vraiment. Un tendon est probablement en cause, destination SOS main. 

Quelle tête peut-on couper? 
Un mois d'arrêt maladie déjà, deux passages aux urgences, le généraliste vu trois fois. un pouce handicapé et surtout une baisse de salaire. 

Je m'étais plantée autrefois  comme interne aux urgences, en suturant un doigt et ne vérifiant pas si un tendon avait été atteint; un senior avait corrigé l'erreur en suturant le tendon quelques temps  aprèsau bloc  et moi je me suis ramassé une soufflante d'ailleurs bien méritée. 

Mais là si une élève infirmière rattrape le coup (et n'y arrive pas) il y a du souci à se faire pour nos urgences. 
Je conseille Urgences Pour l'hôpital"  du docteur Patrick Pelloux qui rabâche et rabâche et rabâche  etc. que l'hôpital public se barre en sucette.  



Tuerie à Toulouse sous Benzodiazépines

Lettre au Professeur Jean-Luc HAROUSSEAU
Depuis bientôt un quart de siècle l’AAAVAM alerte les diverses administrations en charge de la surveillance des « Psychotropes », ainsi que les Ministères concernés (Santé, Justice).
Seule amélioration importante obtenue par notre Association en 1999, la modification du R.C.P des « tranquillisants et des Somnifères »  :

  • il avait été ajouté : « Peut favoriser un passage à l’acte suicidaire ».
Le psychiatre et « médecin expert » Zagury mentionnait dans un rapport en 1994 que le Valium « donne des idées suicidaires et favorise le passage à l’acte » !

Diverses affaires ont secoué le milieu médical ces dernières années, principalement, celle du Docteur Bécaud en 2010 avec un accès de violence sous Valium.
Les quatre enfants de 3 à 9 ans ont été massacrés à coups de bûche et sa femme poignardée.
La présence de « Zoloft » un antidépresseur cité par le Procureur semait aussi le doute sur la responsabilité des anxiolytiques.
Vendredi 6 novembre 2015, un médecin de Toulouse le Docteur Verdin a empoisonné sa petite fille de 3 ans et son fils de 21 mois avant de se suicider sous l’empire du Valium.
Valium toujours avec l’affaire de la rue Scheffer à Paris dans le 16ème, où un Polytechnicien sous l’empire de cet anxiolytique avait massacré en 1994 d’une manière effroyable toute sa famille. Nous avons eu connaissance du dossier « pénal » de Philippe Naigeon.
 Les causes sont souvent identiques, les remèdes ordonnés aussi, les résultats suivent, ils sont d’environ : 200 000 T.S., par an en France, avec aussi  14 000 autolyses réussies par divers moyens ; la multitude des actes de violence sous l’empire des psychotropes « anxiolytiques » ne semble pas être répertoriés ?
Les dernières mesures de la HAS nous semblent très insuffisantes, la gravité des faits met en cause Madame Marisol TouraineMinistre de la Santé et aussi  ses prédécesseurs.
Nous restons à votre disposition et vous prions de croire,Monsieur le Professeur, à l'expression de nos sentiments les plus distingués.
Georges Alexandre Imbert
Président de l’AAAVAM

C'est dit!   J'avais eu la puce à l'oreille concernant les circonstances tant elles me paraissaient hallucinantes, mais là j'ai la confirmation. 

dimanche 8 novembre 2015

une situation inextricable

Un de mes patients a travaillé dur durant 25 ans dans une usine où non seulement c'était physique, mais aussi dangereux pour les poumons; les composés volatiles, de plus avaient un impact sur des gamma GT vu qu'il était porteur de l'hépatite C. Et pour en rajouter  il souffrait du rachis cervical, bref un cas idéal pour une inaptitude.  Et en plus il a respiré de l'amiante quelques années et la retraite amiante se précise pour dans quelques mois. Et j'ai omis une autre pathologie, nommée Y par exemple.

Cette inaptitude lui permet de partir plus tôt avec des indemnités supérieures à ce qu'elle seraient s'il était seulement licencié.  Mais la question ne se pose pas, le patron ne voulant pas le licencier.

- Je ne voulais plus faire d'arrêt, ayant demandé dans ce sens un dossier MDPH pour une catégorie deux ( si le type passe  handicapé catégorie 2, il  ne peut plus travailler). Ç'est resté  lettre morte, pas de nouvelle.
- J'ai demandé au médecin du travail de me donner un coup de main pour ce patient  par écrit, et celui-là a répondu: "apte au travail, sous réserve de ne pas porter, de respirer les solvants, de ne pas se tenir debout longtemps etc", les contre-indications faisaient 4 lignes en tout petits  caractères.  Pour résumer: " peut retourner au travail, mais ne peut rien faire". 

L'épouse a  conclu, désespérée par la situation: " le seul poste que mon mari pourrait tenir est celui de patron!"

Qu'est-il arrivé au médecin du travail, d'ordinaire toujours arrangeant? A-t-il eu un remontage de bretelles car il mettait trop d'inaptitudes? Tout est possible, c'est dans l'air du temps. 

Que les patient ne se leurrent pas, au final c'est eux qui vont trinquer. Qui va mettre de l'ordre efficace  dans ce bazar?

vendredi 6 novembre 2015

Le "médecin traitant" nous a fait du tort

Hier un médecin de la FMF (syndicat) durant la commission "disciplinaire"  a dit quelque chose de très pertinent: depuis que le "médecin traitant" s'est mis en place en 2006, les médecins spécialiste en toute bonne foi se sont reposés sur les médecins traitants: 
"-Vous irez chercher un arrêt par votre médecin traitant
- Vous vous ferez faire l'ordonnance par votre médecin traitant"

Ah, le médecin traitant, le pilier ou plutôt le gratte-papier de tout le système!

C'est fini tout ça, et je ne pourrai plus mettre mon grain de sel pour vérifier si une autre pathologie ne serait pas en cause concernant l'arrêt de travail en question. 

Mais je ne serais plus non plus le gratte-papier de messieurs les spécialistes. 


jeudi 5 novembre 2015

Commission paritaire

Ca y est, ma réunion avec les dix gus de la Sécu s'est passé, et je ne suis pas morte!  

Je remercie tous ceux qui m'ont envoyé ou fait passer un message d'encouragement; en effet, c'est ce que je préfère comme aide. Un confrère m'avait proposé que lui et ses copains fassent du foin devant la Sécu, un autre m'avait proposé l'aide d'un confrère syndiqué qui aurait parlé  à ma place non merci! 
Déja ce n'était pas simple, un type a tenté de me déstabiliser en me lançant avec acrimonie " vous avez l'air sereine" et il a fallu que je montre mes pouces avec la peau toute fraichement dépiautée autour, on est zen mais... 

En tout cas je vais transcrire le papelard que je leur ai balancé: 

Avant de juger mes actes je vous demande de considérer l'ensemble de ma pratique où par ailleurs je n'ai que des bons indicateurs pour la Sécurité Sociale.

Je ne suis pas encline à me justifier , d'autant plus que la plupart de mes patients sont contrôlés sans observation particulière du médecin conseil. Je suis d'autant plus surprise de me trouver devant vous que sur mon relevé SNIR 2014 et ceux d'avant, figuraient deux étoiles en face du poste « arrêts de travail » pour un maximum de quatre.

Je vais vous donner quelques chiffres de mon relevé SNIR 2014 :
6903 consultations par ans (moyenne 5104)
Je vois les patients 2,14 fois par an (moyenne 3,15)
j'ai moins de soins infirmiers (3591) pour une moyenne de 10700,
et moins de jours d'indemnités par patient (34,24) pour une moyenne de 38,14.
J'ai moins de fournitures, de transports, de médicaments.

Depuis 15 ans tous mes relevés SNIR se superposent, et pourtant jamais je n'ai eu d'alerte.

Je ne fais jamais un arrêt sur le pas de la porte en trois minutes, je prends le temps de comprendre les motivations de chaque patient. De plus mes patients ne s'arrêtent pas toujours de gaîté de cœur car leur revenu est amputé.

J'ai tenté d'analyser les facteurs concourant à cette activité hors norme :
  • pas assez de médecins dans la région
  • les urgences, les spécialistes, les hôpitaux, les cliniques qui se reposent sur nous concernant les arrêts de travail,
  • le stress au travail qui peut amener à des accidents ou des dépressions,
  • ma patientèle jeune et dynamique et travaillant loin
  • mon pourcentage de CMU, 3%,
  • ma propre empathie

Je suis prête à subir la procédure car je n'ai rien à me reprocher. Je ne connaissais pas les règles du jeu, faire moins d'arrêts (une notion comptable) maintenant j'ai compris et j'applique ce que l'on me demande malgré les patients mécontents de chercher un autre médecin pour la poursuite de leur arrêt justifié.


Depuis quelques années j'avais   informellement changé mon activité en prenant le rôle de coach pour tous mes patients harcelés ou déprimés : je faisais plus d'arrêts et prescrivais très peu de psychotropes. Et les patients me disent merci d'avoir gardé toute leur conscience et leurs aptitudes et surtout d'avoir pu rebondir. Le but de cette orientation était sur du long terme de retrouver un patient plus heureux et plus efficace à son travail, 


J'ai baissé le nombre de jours d'arrêts en contactant systématiquement selon le cas de figure, le médecin du travail, le médecin de la Sécu, le service médical, l'assistante sociale, le service administratif, j'ai téléphoné aux hôpitaux qui refusaient d'arrêter mes patients alors qu'ils le préconisaient, j'ai contacté tous les spécialistes pour le même motif. Et j'ai mis des affiches prévenant de ma situation dans la salle d'attente. Pour cela je vous demande d'évaluer mon activité jusqu'à ce jour inclus.

Vous prendrez la décision que vous jugerez être la meilleure

Ma prestation les a déstabilisés je l'ai senti, ça a du discuter dur après mon départ. Tant mieux, ça les occupe et justifie leur salaire. D'autant plus que mes arrêts ont diminué d'une façon sensible. 
Et j'ai refusé de me justifier ayant lu le papier du docteur Lehmann:

mercredi 4 novembre 2015

Je me suis fait avoir

Des patients m'ont confié: " vous vous êtes fait avoir plusieurs fois docteur, il y en a qui abusent de vous" sans me donner de nom en particulier. 

C'est peut-être vrai. Alors je demande que la Sécu embauche un détective privé pour traquer les menteurs, les profiteurs, tous ceux qui font un travail au noir tout en étant arrêté.
Et pendant qu'on y est qu'elle surveille les handicapés  qui galopent parfois comme vous et moi. 

Peut-être qu'il faudrait que j'aille à la superette du coin, aux matchs de foot, et au café, dans les brocantes pour vérifier qui est bien en train de l'occuper agréablement au lieu de passer sa semaine au lit. 

Encore une fois je ne suis pas flic ni détective privé et on tente de nous mettre encore cette responsabilité sur le dos.  

mardi 3 novembre 2015

exercice de calcul

MiniRambo, 6 ans et demi, a eu un mal fou à s'endormir il y a deux jours: il a passé un certain temps  dans son lit  à multiplier 10x10! Et le  lendemain il était tout fier d'avoir trouvé: 100!

Améliorer la réalité

Le directeur de la Sécu m'avait fait la réflexion: "la Sécu n'a pas à payer pour les conflits employeurs employés". OK, mais on fait comment?

Une de mes patientes dans une grande surface se tenait à un stand où elle était coiffée, pomponnée, juchée sur des talons de 8 cm. Elle a souhaité changer de stand car les horaires ne convenaient pas à sa vie familiale. Le patron était d'accord et l'a mise à décharger les camions! Elle a tenu six mois, a maigri de 10 kg, le tire palettes électrique n'était pas toujours disponible.

Adieu les hauts talons, le maquillage et les jolis vêtements, bonjour les douleurs musculaires multiples, surtout cervicales et aux épaules, et la dépression!

Elle ne peut plus travailler à cause de ses douleurs et de son stress; elle sait que son patron ne la changera pas pas de poste et se sent flouée depuis tant d'années qu'elle travaille dans cette boite. Ca ressemble à une mise au placard pour la pousser à démissionner. 
J'ai du l'arrêter,  en attendant que le médecin du travail revienne de congé. La déclarera-t-il inapte? Et retrouvera-t-elle du travail ensuite? 

En tout cas je l'ai briefée: " si vous êtres contrôlée par le médecin de la Sécu, dites bien que vous avez trop mal aux cervicales et aux épaules, pas un mot de votre dépression, il pourrait refuser votre arrêt". 

Ca devient du boulot à la noix pour ne pas être vulgaire, on est obligé de préparer les discours pour le flic de service, autrement dit le médecin de la Sécu afin d'avoir gain de cause.




dimanche 1 novembre 2015

Il n'y a pas de petites économies

Maintenant la Sécu en est à récupérer les fonds de tiroir:
- Un de mes confrères doit en rembourser la somme de 33 euros qu'il a encaissé en faisant un certificat de décès à domicile!  La règle était que les médecins ne se faisaient pas payer pour un tel acte au départ, puis les médecins qui n'étaient pas les médecins traitant du défunt avaient pris l'habitude de facturer une visite. Fini! On se déplace pour des clopinettes.

- Depuis longtemps la Sécu remboursait 50 euros, puis 40 euros pour chaque commande d'ordonnancier, j'avais pris l'habitude de ce petit cadeau; une lettre de la Sécu m'a informée que c'était fini!

Je pense que la Sécu  peut encore taper sur les certificats d'aptitude qui ne doivent pas être remboursés en théorie. Tout les confrères le font, c'est la coutume. Pourvu qu'elle ne lise pas mon blog, il pourrait lui venir des idées. 

Autre chose sur laquelle elle pourrait se pencher: nos visites sont facturées 10 euros de plus par rapport à une consultation et en plus on déduit les frais de voiture, donc on récupère plus que ce qu'on dépense. 

Mais ça finit par devenir mesquin, qu'ils se servent directement sur mon compte en banque ça ira plus vite.