jeudi 31 décembre 2015

J-4

J-4

Le croquemitaine Sécu m'apporte les formulaires à remplir pour chaque arrêt de travail ce jour.

Il va être bien reçu.

Et grâce à mes sympathique patients, je vais boire un bon champagne, manger des chocolats fins et déguster un pâté de chevreuil!

mercredi 30 décembre 2015

J-5

J moins 5 avant la surveillance intensive de la Sécu concernant mes arrêts de travail. 
Le moral est bon, les projets familiaux contre-balancent très  favorablement ce merdier qui s'annonce. 


mardi 29 décembre 2015

Faire pipi assis

Un de mes patients souffre d'un syndrome de Parkinson, et en conséquence il sucre les fraises; et pas que les fraises d'ailleurs, quand il va aux toilettes, il vise plutôt approximativement et  les murs en profitent, le tapis de sol est trempé. De tous les griefs que l'épouse pourrait lui reprocher c'est le plus important.
J'ai alors tenté de faire la morale au papy: " mais enfin monsieur, ça serait mieux si vous faisiez pipi assis!
- Non, je pisse debout, comme un homme.
- Mais enfin monsieur, vous savez qu'en Suède les hommes n'ont plus le droit de faire pipi debout, et ce n'est d'ailleurs plus la mode. Et puis votre épouse est épuisée. Vous savez,  autrefois j'avais mis un grand panneau dans les WC familiaux:  " prière de faire pipi assis".  Topez là, promettez-moi que vous changerez". 
Il a topé. Mais comme je l'ai dit à l'épouse, c'est fou de voir où la notion de virilité chez un homme peut se nicher! 

Moi et la Sécu on ne se quitte plus

Ce matin deux gentils de la Sécu pour me réparer mon logiciel et cet après-midi un coup de fil du Père Fouettard Sécu qui veut me donner les papiers pour que je démarre ma MSAP sereinement. Je lui ai donné rendez-vous le 31 décembre à 15 heures afin qu'il ait quelque chose à faire cet après-midi là. Moi aussi je suis aux petits soins pour les émissaires de notre Mère à tous les professionnels de santé. 


lundi 28 décembre 2015

brigitte fontaine - la femme a barbe

Et un peu de rève

médecine générale, un statut sui generi

Ce jour une patiente appelle: "Bonjour docteur, on ne s'est pas vu depuis longtemps car j'habite à l'autre bout de la France. j'ai un problème: je suis en vacances dans le coin et mon employeur vient de me mailer qu'il refuse mes vacances. Il veut ma peau. Il n'y a que vous qui pouvez faire quelque chose pour moi. Pouvez-vous me faire un arrêt de travail?"

Elle est on ne peut plus mal tomber, moi qui suis à 7 jours de mise sous accord préalable!
On ne peut plus éponger les conséquences des conflits employeurs. N'oublions pas que nous les généralistes en secteur 1, à 23 euros, nous sommes les fonctionnaires de la Sécu à honoraires variables. 
C'est un statut comme qui dirait: sui generi
(Sui generis est un terme latin de droit, signifiant « de son propre genre » et qualifiant une situation juridique dont la singularité prévient tout classement dans une catégorie déjà répertoriée et nécessite de créer des textes spécifiques.  wikipédia)

Malheureusement les textes spécifiques sont en  état de mouvance perpétuelle, très peu confortable pour toute la profession. 

dimanche 27 décembre 2015

Brigitte Fontaine & Grace Jones - Soufi


Je suis tombée dedans!

Mise sous accord préalable: ça va démarrer

La mise sous accord préalable de mes arrêts de travail démarre le 4 janvier, et ce jusqu'au 3 mars. 
Heureusement tous mes arrêts chroniques ont été envoyés chez d'autres confrères, spécialistes ou généralistes, il restera juste le tout-venant. 

Comme j'ai un papier à remplir pour chaque patient arrêté, avec les renseignements suivants:
- maladie ou accident de travail;
- date de début de l'arrêt de travail, prolongation ou non, durée prévisible de fin de travail
- diagnostic de l'affection motivant la prescription d'arrêt de travail;
- arguments cliniques, examens complémentaires;
- projet thérapeutique détaillé, traitement
- profession actuelle;
- signes fonctionnels de l'incapacité de travail en rapport avec la profession;
- facteurs sociaux associés.

date, signature tampon.

Chaque jour!
Mes patients en rempliront un bout, je ferai le reste, et surtout chaque jour je transcris sur le blog!
Comme ça vous aurez en live le genre de harcèlement que plus en plus de médecins subissent.

vendredi 25 décembre 2015

Réflexions sur un Cœur Bandé

La lecture d'un cœur bandé  est passionnante,  l'auteur  a réussi  à transcender son problème, un cancer  puis une récidive. Mais je ne veux pas trop en dire ça gâcherait le plaisir de la lecture.

Mais cela m'a ramené à mes propres conseils au cabinet: devant un homme ou une femme harcelés au travail, une victime qui n'a pas digéré son accident,  un patiente chez qui on vient de découvrir un cancer du sein, je réponds "il y a deux façons de se sortir d'un problème, par le bas ou par le haut. Choisissez ce qui vous convient. Mais vous ne pouvez pas rester une victime, devenez acteur de votre vie". 
Et je les harcèle (!) pour qu'ils contactent les syndicats ou autre, qu'ils démarrent leur procédure en réparation, qu'ils fassent une formation à distance non fatigante (pour les cancers), ou tout autre chose comme écrire un blog, un livre, appartenir à une association...

Je me souviendrai toujours d'une femme au cancer métastasé, qui n'avait plus que la peau sur les os et moi qui l'exhortais à appartenir une association, faire quelque chose de sa fin de vie. Effectivement elle est décédée un an plus tard, elle n'avait suivi aucun de mes petits conseils, se contentant de s'éteindre doucement. Mais le mari qui avait parfaitement compris la démarche revient toujours me consulter. 

Isabelle Boiron a réussi à sortir par le haut, prendre le chemin de résilience d'une manière toute personnelle que tout le monde ne pourra pas forcément suivre, mais qui a été une réussite.

 Résistance psychique face aux aléas de la vie.(wiktionnaire)

jeudi 24 décembre 2015

Je veux être fonctionnarisée

Le côté clair de la force s'est manifesté  en la personne d'une gentille dame de la Sécu qui me propose de me réparer mon logiciel Sécu!

JE VEUX ËTRE FONCTIONNARISEE!  J'ai tous les ennuis d'un libéral avec toutes les tracasseries, pour ne pas dire autre chose,  d'un fonctionnaire. Quand ce statut bâtard cessera-t-il? Un de mes confrères, je pense démarre une psychose suite à trop de pression. ZUT! 

mardi 22 décembre 2015

Mélanome et erreur de diagnostic

J'ai rencontré ce jour le côté clair de la force, en la personne d'une dame de la Sécu ( c'est ainsi que je lui ai dit): elle venait collecter des données concernant mes diabétiques et mes hypertendu afin de me donner éventuellement une jolie gratification! Comprenne qui pourra , je renonce, je regarde ça d'un œil détaché, en vrai sage. 
On n'en est pas à une incohérence près. 

Un patient a perdu son épouse d'un mélanome. Le souci c'était que le laboratoire au début de  la maladie s'était trompé de diagnostic et avait écrit sur le compte-rendu "RAS, pas d'inquiétude à avoir".  L'épouse a souffert quelques temps, cela s'est généralisé et elle a rejoint rapidement ses ancêtres. Pas du boulot pour un médecin de victime, car son job c'est le calcul des préjudices. 
Mais tous mes conseils ont aidé le malheureux mari à démarrer une procédure de réparation devant la CRCI ( commission régionale  de conciliation  et d'indemnisation), car la défunte laisse un enfant en bas âge. La réparation financière aidera le gamin  à suivre ses études sereinement à défaut d'heureusement. 




dimanche 20 décembre 2015

Un cœur bandé

Text_2
L’auteure Isabelle Boiron rencontre à 38 ans le plus grand choc de sa vie, qui va l’amener sur un chemin de transformation. Après 21 ans d’une vie professionnelle et familiale sans histoires, mariée, mère d’un petit garçon, elle découvre un « beau » jour qu’elle est atteinte d’un cancer du sein. Cette nouvelle, qui bouleverse environ 50 000 femmes par an, va la conduire à reconsidérer sa vie ; et ce qui lui semble au départ un cauchemar va se révéler un cadeau du Ciel. Sa force de caractère, sa joie de vivre, sa quête spirituelle et toutes les rencontres qu’elle va faire vont l’amener à changer son regard sur elle-même et à puiser la force de sa métamorphose. D’un événement dramatique – deux cancers, onze opérations –, Isabelle Boiron fait un chemin de résilience. Elle transmet au fil des pages un message de vie aux femmes qui sont frappées par cette maladie. Que vous soyez vous-même atteint d’un cancer ou que cela concerne l’un de vos proches, ce livre vous aidera à trouver la force pour faire de cette épreuve un tremplin pour l’éveil. Aujourd’hui présidente de l’entreprise The Bis Positif, Isabelle témoigne et accompagne toutes les personnes en souffrance : dans ses conférences, ses ateliers, ses formations, elle révèle les clefs qui lui ont permis de traverser ces épreuves et de développer son amour de la vie. http://7ecrit.com/brand/boiron

Ce livre est pour en particulier une patiente qui se reconnaîtra et qui a très peur d'un résultat éventuellement pas bon de ses examens. Bonne lecture

PS: j'ai rencontré Isabelle Boiron, elle rayonne littéralement d'énergie et d'activité. A connaitre. 



samedi 19 décembre 2015

Savoir accepter un compromis

Une de mes consœurs reçoit des victimes envoyées par un avocats. Cet avocat a l'habitude de remettre en question les indemnisations des victimes, partant du principe que les assurances ne sont pas convenables.

Seulement ma consœur a reçu une victime chez qui les postes de préjudice avaient été à priori correctement évalués par un expert d'assurance  ( traumatisme de la face important, séquelles physiques et esthétiques). Et elle s'est trouvé là, à ne pas savoir quoi lui dire, et puis lui demander des honoraires pour le temps passé.  Un peu désagréable. 

Il faut savoir mettre un point final à une réparation, à la rigueur un mauvais arrangement vaut mieux qu'un bon procès et évite du stress délétère et du temps perdu à la victime. 
Que de chausse-trappes en perspective...

La Sécu a tous les égards

La factrice cogne à ma porte "un recommandé!"  Evidemment c'est encore un recommandé de la Sécu; les patients ont pris l'habitude de mes rapports étroits avec la Sécu et ceux en salle d'attente s'amuse. 

La teneur? "Nous confirmons notre surveillance intensive du 4 janvier au 3 février envers vous et nous enverrons des enveloppes timbrées afin que vous puissiez chaque jour envoyer vos arrêts de travail".

Mon compagnon me propose de leur envoyer les enveloppes chaque jour, remplies ou vides afin de ne pas perdre le rythme et que le médecin de la sécu qui me suive puisse recevoir sa missive quotidienne. 


J'ai reçu une lettre pour devenir médecin de Sécu! Entre autre une phrase m'a interpellée: "votre expérience professionnelle, votre expertise médicale sont des atouts pour l'Assurance maladie".

C'est sûr que je deviens une professionnelle des arrêts de travail; je pourrais postuler, pourquoi pas?


jeudi 17 décembre 2015

Brigitte Fontaine et Christophe - Hollywood (avec sous titres)


Je me suis un peu droguée à cette chanson

Faire valoir ses droits

Une de mes victimes a reçu un recommandé de son assurance "L'assurance vous a reconnue apte à exercer partiellement une autre activité professionnelle à compter du 19/11/15. Par conséquent l'assurance ne peut poursuivre la prise en charge des échéances de vos prêts au delà du 19 novembre..."

Un peu plus loin il est écrit: "L'assurance a le souci constant de vous offrir un service de qualité..."

A défaut d'être heureuse, ma victime était rassurée d'avoir une aussi bonne assurance aussi compétente et à l'écoute de ses assurés...

Trêve de bêtises: la victime a été reconnue inapte au travail par le médecin de la Sécu il y a quelques mois à cause de douleurs handicapantes, inapte aussi au travail par le médecin du travail lui-même... et par moi aussi. 
On va partir en guerre; mais c'est lamentable de devoir user autant de son énergie pour tout simplement faire valoir ses droits. 

la Sécu souffle le chaud et le froid alternativement

Un appel de la Sécu:

"Docteur, pourrait-on se voir? Je voudrais vous parler de vos indicateurs de santé publique".

Ce coup de fil c'est pour me féliciter de mes bon indicateurs grâce auxquels je toucherai une prime plus ou moins conséquente. 

Ce que la Sécu est gentille avec moi, vous ne trouvez pas?

mercredi 16 décembre 2015

L'expertise a un côté thérapeutique

Je pense que chaque soignant a l’expérience d'un patient qui a été bousillé, les deux jambes cassées, les genoux en vrac, le bassin fracturé ou autre, qui se remet physiquement mais qui garde des douleurs résiduelles, qui boite et estime ne plus pouvoir faire de sport, honorer sa femme etc. 
On sort du mécanique pour rentrer dans le psychologique.

Ou le handicap peut être prolongé intentionnellement, par malveillance ou autre; l'expert reçoit la victime souvent pour la consolider. Il l'examine à fond, lui crée des pièges pour voir si sa douleur "c'est du chiqué ou non". Par exemple une sciatique, il lui fait tous les examens classiques;  La victime se rassoit, l'expert  fait tomber son stylo négligemment. Si elle se courbe pour l'attraper, c'est que la sciatique n'en est pas réellement une. 

J'avais examiné une victime il y a quelques mois: une cheville salement amochée ( entorse grave avec tiroir) et autres préjudices. Lors de l'expertise elle était capable de se mettre sur un pied, de marcher sans tomber. Et pourtant elle boite encore, marche lentement  et ne court pas. Elle a pris l'habitude de marcher de cette façon, inconsciemment pour elle la cheville est encore malade.

Le travail de l'expert quand il tombe sur ce cas de figure sera de dire "Vous êtes consolidée,  on peut clore le dossier". Ça a un côté thérapeutique non négligeable surtout quand l'expert a été à l'écoute. Il dit  "Stop, c'est fini, on passe à autre chose". Et c'était un  de mes buts en tant que médecin de recours, que la victime puisse se tourner de nouveau vers son avenir. 

lundi 14 décembre 2015

La Sécu n'est pas guérie de sa schizophrénie

Je reçois ce jour un patient, insuffisant respiratoire important, le stade avant la bouteille d'oxygène.
Il y a trois mois il allait bien, l'arrête donc depuis trois mois.
Il y a peu de chance que cela s'améliore car le tabac a fait son oeuvre de destruction des poumons.

Je téléphone à la Sécu, au service médical pour demander qu'un médecin conseil le reçoive afin qu'il passe en invalidité. Et elle me répond " il faut qu'il fasse une demande écrite blabla".
"Je vous le passe madame pour que vous lui expliquiez en direct"
Il prend le combiné et durant cinq minutes j'entends en boucle de la part de mon patient: " mais je veux passer en invalidité, je sais que mon médecin a des soucis d'arrêts de travail et je veux avoir la paix. Je ne peux plus travailler, je veux passer devant le médecin de la Sécu".

Que lui a donc dit la dame de la Sécu? " Votre arrêt est tout à fait justifié, continuez donc de vous faire prolonger".
Et dans le même temps je fais trop de jours d'arrêts?

Bande de branlotins,  Sécu schizophrène! Je vais faire comment pour travailler avec ça? J'aurais pu fermer mon cabinet depuis longtemps si j'avais travaillé comme ça!

dimanche 13 décembre 2015

Hypnose potentiellement meurtrière

Une de mes teenagers s'est présentée il y a quelques mois à ma consultation dans un état nerveux pitoyable, fébrile, je ne la reconnaissais pas. 
Elle ne savait plus quoi faire pour enrayer son surcroît d'activité à tourner en rond. Et j'ai posé les questions habituelles: "avez-vous de la fièvre, avez-vous du stress en ce moment? Les parents? Le petit copain? Avez-vous pris des petites bricoles pas licites? Une cuite?"

Et elle ne trouvait pas, cherchait, cherchait... et soudain: "J'ai assisté à une séance d'hypnose, j'ai été tout le temps consciente mais je me sens mal maintenant en y repensant". Tout le temps consciente? Mon oeil: l'hypnose est très dangereuse comme le montre ce lien

C'est la mode et c'est bien dommage; si l'hypnotiseur dit à un moment "quand je claquerai dans les doigts tu vas devenir une bête de sexe". Mais ça c'est gentillet  (!). Il pourrait aussi dire: "quand tu entendras le métro, sur sortiras ton arme pour tuer tout le monde". 

Méfiance et attention à vos ados!

samedi 12 décembre 2015

On "doit" vacciner mais il n'y a pas de vaccins

Depuis quelques mois on souffre d'un manque de BCG contre la tuberculose, d'infanrix tétra, infanrix quinta, maintenant c'est le revaxis!

La France deviendrait-elle un pays en voie de sous-développement?

Déjà je ne me précipite jamais pour vacciner, les parents doivent me demander de regarder les carnets de vaccination, ou arrivent avec le vaccin, mais si on m'aide à ne plus les prescrire ni vacciner c'est la cerise sur le gâteau. 

Encore une fois, les parents doivent êtres maîtres de leurs décisions et dans un sens comme dans l'autre ils ne sont plus maîtres. 

Et toutes ces pénuries surviennent alors que notre Mari-ol Touraine a décidé de lancer un grand débat sur la vaccination afin de convaincre les récalcitrants! C'est la France...

Mais elle-même n'y connait pas trop sur le sujet, elle qui a affirmé à Jean-Jacques Bourdin sur RMC info que le DTPolio n'était pas obligatoire. 

Deux mois de MSAP

Suite du feuilleton Sécu: la commission des pénalités, devant ma bonne bouille et mes arguments convaincants avait proposé un mois de MSAP  (mise sous accord préalable) de tous mes arrêts de travail.

Le grand directeur de la Sécu a lu ( je l'espère mais j'ai un doute) le compte-rendu de cette commission et a statué sur deux mois de MSAP!!

En fait les commissions ne servent à rien, je suppose que le directeur de la Sécu fait un usage plus trivial de ces rapports, qu'il a lu avant d'un derrière distrait et ensuite décide tout seul. C'est la France actuellement et le mot révolution prend de plus en plus de sens chez moi et pas mal de mes patients. 

Non, je ne ferai pas faire de pétition, je ne demanderai pas de recours à X ou Y mais la pilule a du mal à passer; 

jeudi 10 décembre 2015

Les assurances et leurs contrats

C'est arrivé deux fois en peu de temps: des personnes prennent une assurance invalidité quand elles sont jeunes; vingt ans après la maladie apparaît,  Elles ne sont alors plus en état de travailler.
 La Sécurité Sociale après une expertise de Sécurité Sociale leur accorde une invalidité tout à fait justifiée, catégorie 2, c'est à dire qu'elle ne peuvent plus travailler, sauf sous certaines conditions restrictives.

Là-dessus les patients contactent leur assurance car les emprunts courent toujours; on leur dépêche un expert qui conclue " OK, vous êtes en invalidité pour la Sécu. Mais les assurances n'obéissent pas aux mêmes règles;  vous êtes tout à fait en état de travailler. Donc l'assurance ne couvrira pas vos emprunts".

Tout simple, lapidaire, cela permet des sacrées économies aux assurances.
En lisant les contrat d'assurance j'ai lu par deux fois: " la personne ne doit être capable d'aucune activité rémunérée d'aucune sorte". 

Que l'assurance veut-elle que mes patients fassent? L'un d'eux est dans les travaux publics et ne peut plus physiquement assumer son travail, l'autre est une secrétaire percluse de douleurs qui l'empêchent d'avoir une activité suivie. 

alors on est partis en guerre, les patients, l'avocat et moi.  Et on fera tout pour gagner. 



mardi 8 décembre 2015

depression suite au Tercian

Un jeune homme que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam se présente: 
" je ne viens pas d'ici. Au travail je me sens mal, on parle dans mon dos. J'ai des problèmes d'alcool, et je déprime. Je ne peux pas vous raconter toute mon histoire mais j'ai pris du tercian (neuroleptique), et de l'atarax.
- Ah. Malheureusement je ne prescris pas de Tercian. Il y a trop d'effets secondaires. Je pourrais vous aider autrement..."  Et j'ouvre le Vidal pour lui montrer tous les effets secondaires du Tercian qui vont de l'obésité à l'impuissance en passant par des raideurs diffuses etc. 

Et je l'examine, il est en plein sevrage de Tercian qu'il n'a arrêté que depuis 15 jours, tout simplement. Il lui suffit d'attendre encore un peu et les raideurs, la dépression due au sevrage se calmeront. 

Un peu plus tard il enchaîne:"Je déprime, un peu de repos ne me ferait pas de mal". Et là je ne tiens plus et en riant lui annonce " je ne fais pas non plus d'arrêts de travail! La Sécu sur le dos! Vous allez vous demander ce que vous faites ici avec un médecin qui ne peut rien pour vous..."

Passe ou casse? Ça a passé, il s'est fendu d'un grand sourire, le premier depuis le début, puis s'est mis à rire.
"Vous me faites sourire docteur!"
Il est quand même parti avec un tout petit arrêt, des conseils pour ne pas perdre son travail,  un peu d'Atarax pour se calmer et s'est arrêté à la porte afin d'y admirer ma bonne bouille de délinquante de la Sécu sur le Parisien. 


lundi 7 décembre 2015

On ne contrôle pas la mort

Deux ou trois patients ont toutes les maladies de la terre: de l'arthrose bien évidemment, une petite insuffisance cardiaque, des problèmes de prostate, un parkinson; malheureusement un cancer vient couronner le tout, parfois métastasé.

Et l'épouse ou le patient lui-même vient me parler de son cholestérol: "vous ne pouvez pas me faire une petite prise de sang pour vérifier? Mon cardiologue aimerait savoir"
Et  je dois en plus renouveler la fameuse statine qui baissera son Cholestérol, l'objet de toutes ses attentions.

Ou bien dans le même genre je dois vérifier par une échographie que la prostate n'a pas trop grossi.
Ou je dois me préoccuper d'une petite anémie ou d'un bilan hépatique subnormal. 

Ne parlons pas des grains de beauté dont le patient ne s'est jamais soucié mais il lui faut un rendez-vous urgent urgent  pour les faire vérifier!
Parfois je voudrais leur crier " mais enfin monsieur, n'y a-t-il pas de choses plus importantes concernant votre état de santé? Le cancer et son traitement d'abord, le confort aussi et basta". 

Je me mets peut-être à penser comptable mais ça coûte cher à la Sécu cette volonté de certains de vouloir que tout soit Absolument Normal quand la maison s'écroule. "On a récupéré les couverts de mamy, ouf!" C'est à peu près de cet ordre-là. 

Et je ne sais non plus pas comment les rassurer, leur faire disparaître leurs craintes face à la mort qui les attend plus ou moins rapidement. C'est un chemin tout  personnel qu'ils doivent parcourir. Mais qu'ils comprennent bien que la médecine n'est pas une science exacte. Et on ne contrôle pas la mort, ni le jour où elle surviendra.


samedi 5 décembre 2015

On veut la mort de la médecine générale

J'avais laissé passé une déclaration comme ça!

Interrogée sur le projet de loi de santé et la nécessité de réformer le système de soins, l’économiste a tenu des propos qui ont confirmé les craintes des médecins libéraux, vent debout contre le texte. La mise en œuvre du tiers payant généralisé prévu dans la loi sera synonyme de « la mort annoncée de la médecine libérale » ce qui, « d’une certaine manière […] est une bonne chose », a indiqué Brigitte Dormont, selon qui la médecine de ville telle qu’on la connaît est « complètement incompatible avec un système de santé comme le nôtre ». - See more at: http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2015/04/20/les-propos-dune-economiste-sur-la-mort-annoncee-de-la-medecine-liberale-agacent-twitter_751901#sthash.678bxX32.dpuf

uotidiendumedecin.fr/actualites/article/2015/04/20/les-propos-dune-economiste-sur-la-mort-annoncee-de-la-medecine-liberale-agacent-twitter_751901

je suis juste dégoûtée par l'hypocrisie de notre gouvernement qui rogne sur nos libertés petit à petit parce qu'il n'a pas le courage de dire: " notre système est ruineux, changeons-en".
En attendant on provoque un malaise dans la profession, parfois des dépressions. S'il y a un médecin généraliste heureux en 2015 faites-le moi savoir!

Les médecin n'arrêtent pratiquement plus, un jour pour une bronchite ne choque plus;  les patients sont pris entre le marteau et l'enclume, le patron qui ne peut plus faire autrement que de les accepter bon gré mal gré et les arrêts refusés par les médecins. Je me suis trouvée à parlementer avec un patient souffrant d'une entorse du genou, afin de savoir si le patron pouvait le changer de poste le temps qu'il guérisse. Et le médecin avant ne l'avait arrêté que deux jours!

Ce n'est pas comme ça que j'avais envisagé la profession de médecin. 

vendredi 4 décembre 2015

Benzodiazépines criminels

Selon des chercheurs français – dont les travaux viennent de paraître dans la revueAlzheimer’s and Dementia – la consommation de benzodiazépines serait associée à un risque accru de démence. Plus précisément, ils incriminent les produits à demi-vie longue (qui disparaissent de l’organisme en plus de 20 heures) qui augmenteraient le danger de 60%.
Prescrits pour un large spectre de pathologies (troubles du sommeil, symptômes dépressifs, anxiété), les benzodiazépines et les psychotropes figurent parmi les médicaments les plus consommés en France. Environ 30% des plus de 65 ans les utiliseraient.
Si de précédentes études avaient déjà suggéré une augmentation du risque de démence consécutive à la prise de ces produits, beaucoup de questions restaient en suspens. L’une d’entre elles concernait la différence d’effets potentiels des benzodiazépines à demi-vie courte par rapport celles à demi-vie longue.
Des chercheurs de l’INSERM (Unité 897 « Centre de recherche Epidémiologie et biostatistique » à l’Université de Bordeaux) ont donc tenté d’en savoir plus. Ils se sont penchés sur l’étude dites des « 3 Cités » (Bordeaux, Dijon Montpellier). Ainsi, 8 240 personnes âgées de plus de 65 ans ont été suivies pendant 8 ans. Au cours de ce travail, 830 nouveaux cas de démence ont été recensés. En parallèle, l’enregistrement systématique de tous les médicaments consommés par les participants, a été réalisé. 
Des mesures hygiéno-diététiques
Résultat, « les participants consommant des benzodiazépines de demi-vie longue ont un risque augmenté de 60% – par rapport à la population générale – de développer une démence (majoritairement de type de la maladie d’Alzheimer) et ce sans que cela ne soit explicable par d’autres facteurs », indiquent les auteurs.
Dans la mesure où il ne s’agit que d’une étude observationnelle, les mécanismes de cette association ne sont pas connus. Néanmoins, « le doute est suffisant pour encourager médecins et patients à trouver des formes alternatives pour les troubles du sommeil des personnes âgées qui sont le motif principal de prescription de ces médicaments : conseils hygiéno-diététiques, produits non médicamenteux, et au maximum les médicaments les moins dangereux comme les benzodiazépines à demi-vie courte », concluent les chercheurs.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/12/03/2230506-benzodiazepines-un-risque-de-demence-augmente-de-60-60.html

Voilà, si vous demandez pourquoi mamy perd les pédales, perd son autonomie, son chemin, n'est plus capable d'activités intellectuelles, tombe sans cesse, ne cherchez pas plus loin, pas la peine de voir un neurologue en première intention, pas besoin d'antialzheimer, de toute façon ils ne marchent pas. 

Karise Eden - It's A Man's World


Entracte

jeudi 3 décembre 2015

De nombreux médicaments en vente libre inefficaces et risqués

Près d'un produit d'automédication sur 2 est jugé «à proscrire» par des experts en pharmacologie associés à une enquête de 60 millions de consommateurs .

Seule une minorité de médicaments en vente libre, parmi les plus utilisés contre le rhume, le mal de gorge, la grippe ou les troubles intestinaux, est efficace et inoffensive, selon une étude du magazine 60 Millions de consommateurs dévoilée jeudi.
(...)

Pas anodins

Sur ces 61 médicaments, 27 sont tout simplement «à proscrire», selon les experts, «le rapport bénéfice/risque étant défavorable en automédication». Il s'agit d'Actifed rhume, Nurofen rhume, Rhinadvil rhume, Dolirhume, Humexlib, Actifed états grippaux, doli état grippal, fervex, Bronchokod toux grasse sans sucre, Exomuc toux grasse, Fluimucil orange, Humex toux sèche oxomemazine, Mucomyst toux grasse, Néo-codion, Toplexil sans sucre, Colludol, Drill miel rosat, Drill tétracaïne, Hexaspray, Humex mal de gorge, maxilase maux de gorge, strefen sans sucre, Strepsils lidocaïne, Ercéfuryl, Contalax, Dragées Fuca, et Pursennide.
Vingt autres produits sont classés «faute de mieux» car leur efficacité est «faible ou non prouvée, mais ils n'ont pas, peu ou très rarement d'effets indésirables». Il s'agit de Coryzalia, Rhinotrophyl, Infludo, L52, Oscillococcinum, Prospan sans sucre lierre grimpant, Vicks toux sèche miel, Euphon sans sucre, Lysopaïne, Solutricine maux de gorge, Citrate de bétaïne, Météospasmyl, Météoxane, Spasfon, Smecta, Gavisconell, Rennie sans sucre, Lubentyl à la magnésie, Microlax, Sorbitol Delalande.
Seuls 13 d'entre eux ont un rapport bénéfice/risque favorable et sont «à privilégier»: Calyptol inhalant, Perubore inhalation, Atuxane toux sèche, le sirop Clarix toux sèche, Humex adultes toux sèche dextrométhorphane, Vicks vaporub, Imodiumcaps, Gaviscon menthe, Maalox sans sucre, Tussidane, Immodiumcaps, Forlax 10g, Psyllium Langlebert.

Réservée aux personnes en bonne santé

«Ces résultats montrent que ces médicaments, bien que vendus sans ordonnance, ne sont pas des produits de consommation comme les autres», commente le journal dans un communiqué. Les médicaments à proscrire, selon 60 Millions de consommateurs, «comportent trop de contre-indications et des effets indésirables disproportionnés pour soigner des maux passagers, sans compter que certains contiennent des substances inefficaces». Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène) sont ainsi à l'origine de nombreuses pathologies digestives et peuvent exposer à des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Le journal met en garde en particulier sur les médicaments associant plusieurs substances (par exemple le paracétamol combiné aux pseudoéphédrine et tripolidine) qui décuplent les risques d'accidents cardio-vasculaires et neurologiques.
«Sur l'ensemble des médicaments vendus sans ordonnance, il y a 50% qui n'ont jamais démontré la moindre efficacité en clinique (lors de tests scientifiques sur des patients, ndlr)», soulignait le Pr Giroud à l'occasion d'un dossier réalisé par Le Figaro Magazine sur le sujet. «L'automédication ne doit être pratiquée que chez les gens en bonne santé. Elle ne doit surtout par être utilisée chez l'enfant de moins de 6 ans, ni chez la femme enceinte ou allaitante, ni chez les personnes âgées qui prennent déjà beaucoup de médicaments, donc il y a des risques importants d'interactions médicamenteuses graves».
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2015/12/03/24367-nombreux-medicaments-vente-libre-inefficaces-risques

J'ai voulu mettre cet article car le titre m'a plu " Réservée aux personnes en bonne santé". C'est-y pas gentil? Des médicaments pour les gens qui vont bien, qui n'en ont pas besoin! Il faut bien faire marcher le commerce, alors consommons du médoc!
Mais cet article a son intérêt car il rappelle que les femmes enceintes ne doivent pas s'automédiquer: une patiente est venue ce jour, enceinte,  pour un rhume;  son pharmacien lui avait juré mordicus qu'elle pouvait prendre de l'actifed. Il mérite le chapeau d'âne et surtout de repasser son examen de pharmacie. 
Ma patiente, femme avisé a tenu avant de l'acheter à se renseigner auprès de moi. 


mercredi 2 décembre 2015

Pour la loi Touraine mais...

Marisol Touraine et sa loi santé fait grincer beaucoup de dents. Il y a de quoi.
De plus la loi est passée juste après les événements malheureux que Paris et la France ont vécu, à mon sens c'est de la trahison, c'est faire peu de cas de la profession médicale.

Si j'étais ministre j'arrêterais ces bêtises-là et proposerais une réforme en profondeur de la santé; il y aaurait deux corps de médecins, 
- les fonctionnaires médecins qui toucheraient un salaire en fonction uniquement de leur nombre de patients et de leurs bons objectifs, qui pourraient faire des arrêts de travail. Ils devraient participer aux objectifs de santé publique. 

- les médecins absolument indépendants pour les patients qui auraient besoin de confidentialité, qui voudraient un deuxième diagnostic. Ces médecins indépendants auraient pour la plupart un mode d'exercice particulier, l'acupuncture, la réflexologie plantaire, l'étiopathie, l'ostéopathie, l'iridologie , la naturopathie etc.  

Etant donné ma nouvelle orientation, évidemment qu'être fonctionnaire cela serait idéal, ne plus faire de paperasse, ne plus payer l'URSSAF ni la CARMF, ne pas avoir à déposer les chèques et les espèces mais avoir un salaire versé par la Sécu. Et je pourrais assister à des expertises de temps en temps selon  les demandes. 

 Je suis pour la loi personnellement  mais aussi pour qu'il puisse cohabiter une autre médecine complètement libre et libérale. 
Et je n'ai pas trouvé un seul syndicat qui puisse proposer un tel projet. Dommage, j'aurai adhéré à l'instant. 


dimanche 29 novembre 2015

Des patients peu ardents au travail

Les langues se délient: un patient aurait dit au travail "j'en ai marre du boulot, je vais me faire arrêter par dr Vincent, et je lui raconterai que ma fille est malade".
Et comme j'ai un grand coeur et que je connais sa situation familiale, j'ai accepté, évidemment sans savoir.   Mais c'est dire l’intérêt que ce paltoquet porte à son travail.  Je serais le patron, je lui concocterais un traitement personnalisé. 
Un détective je vous dis, il n'y a que ça d'efficace, suivre à la trace chaque patient en possession d'un arrêt de travail! Et en plus la Sécu finirait par économiser un paquet. 

Mais pourquoi pas éduquer les enfants à l'école dans l'optique "la Sécu c'est nous", "l'état c'est nous", "ce que tu voles à la Sécu tu te le voles à toi-même".

Et dans le même temps nos gouvernements nettoieraient devant leur porte pour devenir plus intègres, droits, honnêtes, toujours de bonne foi, bref ils nous montreraient l'exemple.

Mais ce n'est pas une raison, on peut chacun de nous devenir convenables... et faire un foin monstre sur la Toile et dans la rue pour que nos hommes politiques deviennent dignes de confiance. 

Je suis sûrement utopique, mais si on ne fait rien, rien ne sera fait on n'aura aucune chance que la situation s'améliore. "La soupe est trop bonne" là-haut. 

jeudi 26 novembre 2015

Une malotr-u

J'ai 50 ans et tout le monde enfonce le clou; la Sécu n'est pas en reste, elle qui m'envoie une relance réaliser le "test caca". Crotte!


Une  patiente a raconté à une copine ( ne se doute-t-elle pas que tout se raconte? elle est stupide en plus) qu'elle m'avait demandé un arrêt de travail un peu limite, en se faisant passer pour plus déprimée qu'elle n'était, en d'autres termes qu'elle avait abusé de ma gentillesse. Que veulent-elles toutes  ces malotr-us? Que le système s'effondre? En tout cas avec des poufs comme ça,  on y arrive; dans tous les systèmes,  si on abuse un tout petit peu, tout le monde s'en fiche si ça roule, mais en ce moment, "au jour d'aujourd'hui" comme aime à me répéter une victime, on doit se tenir à carreau.
De toute façon il me sera tenu rigueur du moindre écart durant tout le mois de janvier, autant être intransigeante dés à présent.

En tout cas cette patiente sera reçu comme il se doit la prochaine fois. 

mercredi 25 novembre 2015

Un mois de MSAP

La commission des pénalités a statué: un mois de contrôle strict de mes arrêts de travail, MSAP, mise sous accord préalable du 1 au 31 janvier 2016!   J'aurais pu avoir six mois.

Comme ça on ne viendra plus me voir pour un arrêt de travail tous mes patients sont prévenus.


Mais la petite expertise de samedi va être très sympathique, la victime a vraiment besoin qu'on l'aide. 
Ce n'est pas la seule sur qui une voiture fonce alors qu'elle est sur un passage piéton. Parfois les gens mangent des frites au volant, téléphone, regardent les araignées au plafond ( c'est arrivé!) ou sont obnubilés par quelque chose sur le bas-côté ... et poum!


En tout cas et c'est dramatique, il y a un nouveau lot de victimes qui a vraiment besoin qu'on les aide, une fois leurs blessures corporelles réparées. Elles peuvent s'adresser d'ors et déjà au fonds de garantie qui couvre ce genre de situation. 

vendredi 20 novembre 2015

Pénurie de vaccination gênante

Cette affaire de pénurie de vaccination pour les nourrissions commence à devenir un peu embarrassante: comprenez, je ne suis pas pro-vaccin, je ne suis pas anti-vaccin, je suis en gros un bon soldat qui fait ce qu'on lui dit, désolée, je ne peux pas faire mieux.
Mais dans ma patientèle il y a plusieurs cas de scléroses en plaque, dont l'une découverte durant sa grossesse. Vacciner son bébé contre l'hépatite B contenue dans infanrix hexa? Non merci, je ne prends pas le risque. Alors elle attend.... espérons qu'elle n'attende pas après les 18 mois du bébé, date après laquelle elle sera hors-la-loi.  Et pour mémoire, seuls le Diphtérie-Tétanos-Polio sont obligatoire après. Juste que ça serait dommage de louper la coqueluche qui fait tellement de ravages. Et c'est dommage de ne pas laisser le choix aux parents qui sont ainsi pris en otage.

Une autre patiente a réussi à trouvé un infanrix à quatre souches en Belgique, mais tout le monde n'a pas la chance d'avoir de la famille dans ce pays. 

Si c'est pour forcer la main de ces parents inquiets, ce n'est pas très fin, On veut vite retrouver toute la panoplie vaccinale.

Pour parler de tuberculose, une pédiatre à 15 km de chez moi a décidé que de mon côté c'était le haut lieu de  la mauvaise hygiène et de la promiscuité et elle vaccine à tour de bras les enfants de la région. Non madame, on souffre peut-être du chômage mais on ne vit pas dans des taudis remplis de rats et de gamins débraillés!  

dimanche 15 novembre 2015

Bravo les confrères

J'admire mes confrères de ne pas avoir réfléchi, d'avoir arrêté leur mouvement de grève spontanément pour aider les victimes.  A la base on est là pour ça, on a notre justification dans le fait d'aider autrui.

Notre médecine actuelle n'est qu'une caricature, on devient des comptables, des ronds-de-cuir,  des agents de la circulation, des pourvoyeurs de médicaments, des fonctionnaires de la Sécu, tout ce qui m'insupporte de plus en plus.  Les médecins font des manifs, des mouvements de grève parce qu'on veut leur couper un bras, heureusement ils récupèrent le bout de l'auriculaire, ouf!  Et voilà pourquoi je ne fais pas de manif, ça va de toute façon dans le sens de moins de liberté. 

Alors, c'est épouvantable pour les victimes, mais certains médecins retrouveront le goût de leur métier en faisant vraiment ce pour quoi ils sont faits; soigner, aider son prochain. 
Et on refera un super mouvement de grève quand le moment sera propice, mais cette fois-ci, j'espère que c'est pour récupérer le bras entier.

Je propose deux catégories de médecins: les fonctionnarisés qui travailleront façon dispensaire,  vite, vite et où l'on n'avancera rien et les autres en secteur 3 qui auront toute liberté de soigner comme ils l'entendent, plus rien d'autre. A chacun de choisir son camp. 


samedi 14 novembre 2015

Evidemment en ce moment on oublie, et grèves et arrêts de travail et on pense très fort à tous ceux décédés ou dans la douleur.

vendredi 13 novembre 2015

Les patrons aussi peuvent contribuer

Je viens de lire dans 20 Minutes "comment se faire soigner pendant la grève". 
J'ai bien ma petite idée, il y a plusieurs cas de figure:
 - Celui qui vient de se casser une jambe  ou souffre d'un infarctus  va évidemment à l'hôpital,
- si l'on souffre d'une petite entorse, on supporte et on met un strapping;
- celui qui connait l'homéopathie va prendre ses granules, celui qui souffre de petits vers va manger de l'ail pilé cru, le nez qui coule, de l'alium cepa, du kalium bic,  selon les circonstances, du drosera etc. 
- celle qui  veut faire renouveler sa pilule ou soigner ses boutons d'acné, va directement à la pharmacie qui sera sûrement conciliante, 
- Si on a une angine  à points blancs , on pioche dans sa pharmacie pour trouver un ou deux antibiotiques qui resteraient. Mais c'est hautement déconseillé par le corps médical alors je n'ai rien dit et vous n'avez rien entendu
   etc. 

Et celui qui veut un arrêt de travail? Eh bien, comment dire? Je viens d'apprendre à la dure que la Sécu n'a pas à supporter toute la misère du monde. Alors pas d'état d'âme, vous allez tous au boulot fractures, douleurs ou non, fièvre ou non,  et si votre employeur vous dit de rentrer chez vous car vous n'êtes pas performant, vous restez sur le siège de la salle de repos en argumentant que personne ne veut vous arrêter et que vous n'allez pas louper un jour!  Ce problème avec la Sécu n'a pas  à retomber uniquement sur le travailleur, l'employeur doit aussi prendre sa part, non mais!
La RATP applique déjà ça, celui qui ne peut pas conduire parce qu'il a perdu son permis ou qu'il prend des médicaments contre-indiquant la conduite  s'occupe autrement.

Evidemment celui qui souffre d'une gastro va demander ses jours de congé sous peine de catastrophes dans la voiture, faut être pragmatique. 

mercredi 11 novembre 2015

un bilan neuro-psychologique sous psychotropes

Une de mes patientes septuagénaire a un caractère bien trempé et une façon très particulière et faire de l'ordre dans sa maison: elle garde tout, absolument tout, ne jetant rien. Mais comme elle est autonome elle gère à sa façon. 
Or elle a fait un petit AVC sur une crise hypertensive.
A l'hôpital le courant n'est pas bien passé entre le personnel médical, paramédical et la patiente. De plus son fils croyant bien faire,   a expliqué tous les petits travers de la maman. Ni une ni deux, elle a été mise aux tranquillisants, antidépresseurs et neuroleptiques, plus un accompagnement psychiatrique en ambulatoire.  Elle n'y est pas allée. 
Evidemment quand je l'ai revue elle tremblait, ne pouvait plus conduire, avait des pertes de mémoire importantes. Elle devait vivre chez un membre de sa famille, bien obligé. J'ai organisé un sevrage en douceur. 

J'ai reçu le compte-rendu de son hospitalisation;  tout un chapitre était consacré à son état mental : "nous avons effectué un bilan neuro-psychologique qui montre des déficits prononcés de mémoire, des tremblements etc. Il serait temps d'envisager des aides à domicile tri-quotidiennes etc."

Bilan à la Noix par excellence: comment peut-on en réaliser un sous autant de psychotropes? Ma patiente va actuellement bien et envisage de reconduire incessamment sous peu. Et surtout elle va retourner chez elle, avec son intérieur comme elle l'aime, même si sa notion de l'ordre ne fait pas l'unanimité. 

mardi 10 novembre 2015

Les urgences en perdition

Un patient s'est coupé la face dorsale d'un pouce, assez profondément. Au urgences l'interne a fait une suture, mais celle-la a lâché au cinqième jour: pas d'attelle pour tenir le pouce droit.

Il est retourné dans un autre hôpital; ce jour  c'est une élève infirmière (c'était marqué sur sa blouse) qui l'a reçu et lui a mis un strip et une petite atelle!

Au bout d'un mois le type ne peut toujours pas travailler et son pouce ne se plie pas vraiment. Un tendon est probablement en cause, destination SOS main. 

Quelle tête peut-on couper? 
Un mois d'arrêt maladie déjà, deux passages aux urgences, le généraliste vu trois fois. un pouce handicapé et surtout une baisse de salaire. 

Je m'étais plantée autrefois  comme interne aux urgences, en suturant un doigt et ne vérifiant pas si un tendon avait été atteint; un senior avait corrigé l'erreur en suturant le tendon quelques temps  aprèsau bloc  et moi je me suis ramassé une soufflante d'ailleurs bien méritée. 

Mais là si une élève infirmière rattrape le coup (et n'y arrive pas) il y a du souci à se faire pour nos urgences. 
Je conseille Urgences Pour l'hôpital"  du docteur Patrick Pelloux qui rabâche et rabâche et rabâche  etc. que l'hôpital public se barre en sucette.  



Tuerie à Toulouse sous Benzodiazépines

Lettre au Professeur Jean-Luc HAROUSSEAU
Depuis bientôt un quart de siècle l’AAAVAM alerte les diverses administrations en charge de la surveillance des « Psychotropes », ainsi que les Ministères concernés (Santé, Justice).
Seule amélioration importante obtenue par notre Association en 1999, la modification du R.C.P des « tranquillisants et des Somnifères »  :

  • il avait été ajouté : « Peut favoriser un passage à l’acte suicidaire ».
Le psychiatre et « médecin expert » Zagury mentionnait dans un rapport en 1994 que le Valium « donne des idées suicidaires et favorise le passage à l’acte » !

Diverses affaires ont secoué le milieu médical ces dernières années, principalement, celle du Docteur Bécaud en 2010 avec un accès de violence sous Valium.
Les quatre enfants de 3 à 9 ans ont été massacrés à coups de bûche et sa femme poignardée.
La présence de « Zoloft » un antidépresseur cité par le Procureur semait aussi le doute sur la responsabilité des anxiolytiques.
Vendredi 6 novembre 2015, un médecin de Toulouse le Docteur Verdin a empoisonné sa petite fille de 3 ans et son fils de 21 mois avant de se suicider sous l’empire du Valium.
Valium toujours avec l’affaire de la rue Scheffer à Paris dans le 16ème, où un Polytechnicien sous l’empire de cet anxiolytique avait massacré en 1994 d’une manière effroyable toute sa famille. Nous avons eu connaissance du dossier « pénal » de Philippe Naigeon.
 Les causes sont souvent identiques, les remèdes ordonnés aussi, les résultats suivent, ils sont d’environ : 200 000 T.S., par an en France, avec aussi  14 000 autolyses réussies par divers moyens ; la multitude des actes de violence sous l’empire des psychotropes « anxiolytiques » ne semble pas être répertoriés ?
Les dernières mesures de la HAS nous semblent très insuffisantes, la gravité des faits met en cause Madame Marisol TouraineMinistre de la Santé et aussi  ses prédécesseurs.
Nous restons à votre disposition et vous prions de croire,Monsieur le Professeur, à l'expression de nos sentiments les plus distingués.
Georges Alexandre Imbert
Président de l’AAAVAM

C'est dit!   J'avais eu la puce à l'oreille concernant les circonstances tant elles me paraissaient hallucinantes, mais là j'ai la confirmation. 

dimanche 8 novembre 2015

une situation inextricable

Un de mes patients a travaillé dur durant 25 ans dans une usine où non seulement c'était physique, mais aussi dangereux pour les poumons; les composés volatiles, de plus avaient un impact sur des gamma GT vu qu'il était porteur de l'hépatite C. Et pour en rajouter  il souffrait du rachis cervical, bref un cas idéal pour une inaptitude.  Et en plus il a respiré de l'amiante quelques années et la retraite amiante se précise pour dans quelques mois. Et j'ai omis une autre pathologie, nommée Y par exemple.

Cette inaptitude lui permet de partir plus tôt avec des indemnités supérieures à ce qu'elle seraient s'il était seulement licencié.  Mais la question ne se pose pas, le patron ne voulant pas le licencier.

- Je ne voulais plus faire d'arrêt, ayant demandé dans ce sens un dossier MDPH pour une catégorie deux ( si le type passe  handicapé catégorie 2, il  ne peut plus travailler). Ç'est resté  lettre morte, pas de nouvelle.
- J'ai demandé au médecin du travail de me donner un coup de main pour ce patient  par écrit, et celui-là a répondu: "apte au travail, sous réserve de ne pas porter, de respirer les solvants, de ne pas se tenir debout longtemps etc", les contre-indications faisaient 4 lignes en tout petits  caractères.  Pour résumer: " peut retourner au travail, mais ne peut rien faire". 

L'épouse a  conclu, désespérée par la situation: " le seul poste que mon mari pourrait tenir est celui de patron!"

Qu'est-il arrivé au médecin du travail, d'ordinaire toujours arrangeant? A-t-il eu un remontage de bretelles car il mettait trop d'inaptitudes? Tout est possible, c'est dans l'air du temps. 

Que les patient ne se leurrent pas, au final c'est eux qui vont trinquer. Qui va mettre de l'ordre efficace  dans ce bazar?

vendredi 6 novembre 2015

Le "médecin traitant" nous a fait du tort

Hier un médecin de la FMF (syndicat) durant la commission "disciplinaire"  a dit quelque chose de très pertinent: depuis que le "médecin traitant" s'est mis en place en 2006, les médecins spécialiste en toute bonne foi se sont reposés sur les médecins traitants: 
"-Vous irez chercher un arrêt par votre médecin traitant
- Vous vous ferez faire l'ordonnance par votre médecin traitant"

Ah, le médecin traitant, le pilier ou plutôt le gratte-papier de tout le système!

C'est fini tout ça, et je ne pourrai plus mettre mon grain de sel pour vérifier si une autre pathologie ne serait pas en cause concernant l'arrêt de travail en question. 

Mais je ne serais plus non plus le gratte-papier de messieurs les spécialistes. 


jeudi 5 novembre 2015

Commission paritaire

Ca y est, ma réunion avec les dix gus de la Sécu s'est passé, et je ne suis pas morte!  

Je remercie tous ceux qui m'ont envoyé ou fait passer un message d'encouragement; en effet, c'est ce que je préfère comme aide. Un confrère m'avait proposé que lui et ses copains fassent du foin devant la Sécu, un autre m'avait proposé l'aide d'un confrère syndiqué qui aurait parlé  à ma place non merci! 
Déja ce n'était pas simple, un type a tenté de me déstabiliser en me lançant avec acrimonie " vous avez l'air sereine" et il a fallu que je montre mes pouces avec la peau toute fraichement dépiautée autour, on est zen mais... 

En tout cas je vais transcrire le papelard que je leur ai balancé: 

Avant de juger mes actes je vous demande de considérer l'ensemble de ma pratique où par ailleurs je n'ai que des bons indicateurs pour la Sécurité Sociale.

Je ne suis pas encline à me justifier , d'autant plus que la plupart de mes patients sont contrôlés sans observation particulière du médecin conseil. Je suis d'autant plus surprise de me trouver devant vous que sur mon relevé SNIR 2014 et ceux d'avant, figuraient deux étoiles en face du poste « arrêts de travail » pour un maximum de quatre.

Je vais vous donner quelques chiffres de mon relevé SNIR 2014 :
6903 consultations par ans (moyenne 5104)
Je vois les patients 2,14 fois par an (moyenne 3,15)
j'ai moins de soins infirmiers (3591) pour une moyenne de 10700,
et moins de jours d'indemnités par patient (34,24) pour une moyenne de 38,14.
J'ai moins de fournitures, de transports, de médicaments.

Depuis 15 ans tous mes relevés SNIR se superposent, et pourtant jamais je n'ai eu d'alerte.

Je ne fais jamais un arrêt sur le pas de la porte en trois minutes, je prends le temps de comprendre les motivations de chaque patient. De plus mes patients ne s'arrêtent pas toujours de gaîté de cœur car leur revenu est amputé.

J'ai tenté d'analyser les facteurs concourant à cette activité hors norme :
  • pas assez de médecins dans la région
  • les urgences, les spécialistes, les hôpitaux, les cliniques qui se reposent sur nous concernant les arrêts de travail,
  • le stress au travail qui peut amener à des accidents ou des dépressions,
  • ma patientèle jeune et dynamique et travaillant loin
  • mon pourcentage de CMU, 3%,
  • ma propre empathie

Je suis prête à subir la procédure car je n'ai rien à me reprocher. Je ne connaissais pas les règles du jeu, faire moins d'arrêts (une notion comptable) maintenant j'ai compris et j'applique ce que l'on me demande malgré les patients mécontents de chercher un autre médecin pour la poursuite de leur arrêt justifié.


Depuis quelques années j'avais   informellement changé mon activité en prenant le rôle de coach pour tous mes patients harcelés ou déprimés : je faisais plus d'arrêts et prescrivais très peu de psychotropes. Et les patients me disent merci d'avoir gardé toute leur conscience et leurs aptitudes et surtout d'avoir pu rebondir. Le but de cette orientation était sur du long terme de retrouver un patient plus heureux et plus efficace à son travail, 


J'ai baissé le nombre de jours d'arrêts en contactant systématiquement selon le cas de figure, le médecin du travail, le médecin de la Sécu, le service médical, l'assistante sociale, le service administratif, j'ai téléphoné aux hôpitaux qui refusaient d'arrêter mes patients alors qu'ils le préconisaient, j'ai contacté tous les spécialistes pour le même motif. Et j'ai mis des affiches prévenant de ma situation dans la salle d'attente. Pour cela je vous demande d'évaluer mon activité jusqu'à ce jour inclus.

Vous prendrez la décision que vous jugerez être la meilleure

Ma prestation les a déstabilisés je l'ai senti, ça a du discuter dur après mon départ. Tant mieux, ça les occupe et justifie leur salaire. D'autant plus que mes arrêts ont diminué d'une façon sensible. 
Et j'ai refusé de me justifier ayant lu le papier du docteur Lehmann:

mercredi 4 novembre 2015

Je me suis fait avoir

Des patients m'ont confié: " vous vous êtes fait avoir plusieurs fois docteur, il y en a qui abusent de vous" sans me donner de nom en particulier. 

C'est peut-être vrai. Alors je demande que la Sécu embauche un détective privé pour traquer les menteurs, les profiteurs, tous ceux qui font un travail au noir tout en étant arrêté.
Et pendant qu'on y est qu'elle surveille les handicapés  qui galopent parfois comme vous et moi. 

Peut-être qu'il faudrait que j'aille à la superette du coin, aux matchs de foot, et au café, dans les brocantes pour vérifier qui est bien en train de l'occuper agréablement au lieu de passer sa semaine au lit. 

Encore une fois je ne suis pas flic ni détective privé et on tente de nous mettre encore cette responsabilité sur le dos.  

mardi 3 novembre 2015

exercice de calcul

MiniRambo, 6 ans et demi, a eu un mal fou à s'endormir il y a deux jours: il a passé un certain temps  dans son lit  à multiplier 10x10! Et le  lendemain il était tout fier d'avoir trouvé: 100!

Améliorer la réalité

Le directeur de la Sécu m'avait fait la réflexion: "la Sécu n'a pas à payer pour les conflits employeurs employés". OK, mais on fait comment?

Une de mes patientes dans une grande surface se tenait à un stand où elle était coiffée, pomponnée, juchée sur des talons de 8 cm. Elle a souhaité changer de stand car les horaires ne convenaient pas à sa vie familiale. Le patron était d'accord et l'a mise à décharger les camions! Elle a tenu six mois, a maigri de 10 kg, le tire palettes électrique n'était pas toujours disponible.

Adieu les hauts talons, le maquillage et les jolis vêtements, bonjour les douleurs musculaires multiples, surtout cervicales et aux épaules, et la dépression!

Elle ne peut plus travailler à cause de ses douleurs et de son stress; elle sait que son patron ne la changera pas pas de poste et se sent flouée depuis tant d'années qu'elle travaille dans cette boite. Ca ressemble à une mise au placard pour la pousser à démissionner. 
J'ai du l'arrêter,  en attendant que le médecin du travail revienne de congé. La déclarera-t-il inapte? Et retrouvera-t-elle du travail ensuite? 

En tout cas je l'ai briefée: " si vous êtres contrôlée par le médecin de la Sécu, dites bien que vous avez trop mal aux cervicales et aux épaules, pas un mot de votre dépression, il pourrait refuser votre arrêt". 

Ca devient du boulot à la noix pour ne pas être vulgaire, on est obligé de préparer les discours pour le flic de service, autrement dit le médecin de la Sécu afin d'avoir gain de cause.




dimanche 1 novembre 2015

Il n'y a pas de petites économies

Maintenant la Sécu en est à récupérer les fonds de tiroir:
- Un de mes confrères doit en rembourser la somme de 33 euros qu'il a encaissé en faisant un certificat de décès à domicile!  La règle était que les médecins ne se faisaient pas payer pour un tel acte au départ, puis les médecins qui n'étaient pas les médecins traitant du défunt avaient pris l'habitude de facturer une visite. Fini! On se déplace pour des clopinettes.

- Depuis longtemps la Sécu remboursait 50 euros, puis 40 euros pour chaque commande d'ordonnancier, j'avais pris l'habitude de ce petit cadeau; une lettre de la Sécu m'a informée que c'était fini!

Je pense que la Sécu  peut encore taper sur les certificats d'aptitude qui ne doivent pas être remboursés en théorie. Tout les confrères le font, c'est la coutume. Pourvu qu'elle ne lise pas mon blog, il pourrait lui venir des idées. 

Autre chose sur laquelle elle pourrait se pencher: nos visites sont facturées 10 euros de plus par rapport à une consultation et en plus on déduit les frais de voiture, donc on récupère plus que ce qu'on dépense. 

Mais ça finit par devenir mesquin, qu'ils se servent directement sur mon compte en banque ça ira plus vite.