dimanche 26 novembre 2017

ne pas risque un double dommage

Parfois les victimes peuvent se dire "oh le médecin de victime, encore une dépense, et ce n'est pas sûr que l'on gagne plus au bout du compte". 
Ou
" j'ai eu un accident, j'ai fait l'imbécile, je n'aurais pas dû doubler sur une ligne blanche,  je suis handicapé, j'assume et je vais boire le calice jusqu'à la lie". 

Quelques arguments pour prendre quelqu'un qui va vous aider: 

- Les assurances calculent au plus juste; si on a oublié les frais kilométriques et d'autres faux frais, ce n'est absolument pas à elles de les réclamer, mais à la victime de tout fournir.

- Le  médecin de recours est remboursé dans les frais divers en cas d'accident avec un tiers fautif.
Si la victime est fautive, elle doit regarder son contrat. Par exemple les contrats des motards sont souvent très complets et le médecin de victime est pris en charge. 

-Le médecin de victime parle la même langue que le médecin expert, il peut argumenter. Il peut insister sur l'utilité d'un tiers qui devra s'occuper de la victime, sur des frais futurs éventuels (kiné, nouvelle opération...)

-Le médecin de victime a étudié le dossier, a examiné la victime, connaît évidemment mieux la victime que le médecin des assurances dans la plupart des cas. 

- Le médecin de victime a fait collecter par la victime et ses proches toutes les preuves nécessaires à l'expert pour évaluer complètement le préjudice. 

Compris! Vous avez besoin d'un avocat pour vous défendre, mais le préjudice corporel, c'est très spécifique et technique et nécessite la présence d'un professionnel médical.




lundi 20 novembre 2017

Com-mu-ni-quer avec les familles

Mes professeurs nous avaient prévenus que beaucoup de plaintes concernant l'hôpital venaient d'un défaut de communication.  Cela peut aller de l'infirmière qui n'est pas au courant du dossier et qui balance des bêtises "oui, il a eu une fracture de côte", alors qu'on la cherche encore sur la radio, à "il est mort, c'est la fatalité". 
Et comme la famille a eu à  redire sur les soins et le comportement du personnel, n'a pas compris toute la démarche médicale, elle porte plainte. 
Les infirmières n'ont pas le droit de dire le diagnostic ni le traitement médical, certains internes sont trop occupés pour parler à la famille "moi je fais de la médecine!" le médecin chef a aussi beaucoup de travail et personne ne s'arrête, pris de pitié pour la famille qui attend la moindre petite information. 

OK, dans l'absolu c'est une perte de temps de parler à la famille, c'est le malade qui compte. D'ailleurs on organise de grands staffs avec toute l'équipe pour décider de la marche à suivre.

Pendant ce temps dans le couloir  la famille réclame avec insistance des éclaircissements. Dans le meilleur ( pour qui?) des cas elle abandonne, dans le pire elle porte plainte. 
Que de temps, de larmes gaspillés!

Et pitié, pas le psychologue ni un autre intervenant extérieur: c'est au médecin de perdre, gagner du temps futur en expliquant les tenants et les aboutissants.

Ce n'est pas la peine d'encombrer les CCI (commission de conciliation et d'indemnisation) avec des bêtises ce ce genre. 




mardi 14 novembre 2017

dépistage du cancer du sein

La Sécu j'en ai encore un mauvais souvenir, mais cette affiche dans leurs locaux  est exotique! 

dimanche 12 novembre 2017

Les patients jugent leur médecin

Je suis allée par hasard sur les pages jaunes et ai vu trois avis me concernant: deux 5/5, et un malotru 3/5! Pourquoi venait-il en consultation avec son épouse et ses deux enfants alors? Certains médecins ne seront-ils pas plus compétents à ses yeux? Ou alors il est maso, ou alors il se dit "faute de grives on mange des merles".

Je propose que l'on fasse un site où l'on met une note à chacun de ses patients.  Et pour lui ma note d'appréciation serait peut-être : "je ne suis pas à l'aise avec ce patient car il ne se livre pas entièrement, et alors je n'ai pas toutes les billes pour le soigner convenablement". Vrai ou pas. J'ai l'habitude d'avoir des patients, quand ils ne sont pas contents, qui disent à leur façon: "docteur, vous me faites iech"  Et j'espère qu'il me lira.

Cette utilisation d'internet n'est pas agréable. 

vendredi 10 novembre 2017

expertise-contradictoire amiable-contreexpertise dans l'ordre

Lorsqu'une victime est victime d'un accident de voiture, par exemple elle souffre de plusieurs fractures au pied:
Elle va voir un expert mandaté par l'assurance au bout de quelques mois (sa propre assurance quand il s'agit d'un petit préjudice, l'assurance adverse quand le préjudice sera supérieur à 10%). Ceci est balisé, gratuit, inclus dans la réparation juridique.
Si elle n'est pas satisfaite de l'expertise  (monsieur l'expert a oublié le fait qu'elle a dû se faire aider durant six mois par exemple et elle a mal au dos suite à l'immobilisation, et ne peut plus faire de football), elle en fait part à l'assurance.

L'assurance va parfois répondre "on va diligenter une contre-expertise". Et les 800 ou 1000 euros que l'expert va demander sont à sa charge.

Ou bien, le schéma logique est légal est : une expertise contradictoire.  Le premier expert est présent, un médecin de recours et la victime. C'est encore gratuit. Les honoraires du  médecin de recours sont incluses  dans les frais divers.

Si la victime n'a pas réussi à se faire totalement comprendre, que les préjudices paraissent sous-évalués, elle peut demander une contre-expertise, qui elle, sera payante.
Ou bien l'assurance peut décider de faire appel à un arbitre, et la victime paie la moitié de l'expertise. 

Je n'avais pas fait attention il y a un an, mais une de mes victimes a failli se faire avoir. Heureusement, elle a réclamé, l'assurance s'est fait prier durant quelques mois, puis a cédé.

C'est juste légal.






C'est juste légal. 

jeudi 9 novembre 2017

préparer son expertise

Vous ai-je déjà dit qu'il faut préparer sa réparation en amont, bien en amont du passage chez l'expert?

C'est bien simple, vous allez voir un spécialiste, certificat.
Vous avez une ordonnance, vous la scannez et photocopiez.
Vous trouvez que votre certificat médical initial est un peu léger: vous vous précipitez chez votre médecin le plus vite possible pour rajouter les préjudices: par exemple une fracture du bras, on n'oublie pas les dermabrasions, les douleurs du genou, les hématomes, les douleurs costales qui peuvent traduire une fracture.


Pourquoi? L'expert va construire son raisonnement et son compte-rendu d'après le certificat médical initial.

Donc, pour enfoncer le clou: Le certificat médical initial  est la prunelle de vos yeux.

Pour ceux qui n'ont pas eu ce certificat complet, il y a toujours moyen de demander le bilan initial aux pompiers, ou le dossier d'hospitalisation.
Par exemple, le genou n'a pas été marqué sur le certificat,  mais une infirmière a noté la douleur au genou durant l'hospitalisation. 

N'oubliez pas, votre bonne fois ne suffit pas, il faut des preuves. Pas toujours facile mais payant. 

vendredi 3 novembre 2017

Prescrire moins pour soigner mieux, le nouveau défi de la médecine


Née aux Etats-Unis en 2012, l’initiative « Choosing Wisely », qui pousse les professionnels de santé à diminuer les prescriptions médicales, s’étend dans une vingtaine de pays, dont la France. Une philosophie pour lutter contre l’hypermédicalisation, tout en soignant mieux.
LE MONDE |  |Par 
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A doctor monitors an X-Ray at the Argenteuil hospital in the suburbs of Paris on July 22, 2013. AFP PHOTO / FRED DUFOUR / AFP PHOTO / FRED DUFOUR
Ne pas demander de radiographie pour un mal de dos évoluant depuis moins de six semaines, sauf en cas de signaux d’alarme ; ne pas utiliser en routine des antibiotiques ­locaux sur une plaie chirurgicale ; ne pas pratiquer de frottis cervico-vaginal chez les femmes de moins de 21 ans ou qui ont eu une ablation de l’utérus pour une maladie non cancéreuse… Bref, prescrire moins et à meilleur escient examens complémentaires, médicaments et autres traitements médicaux ou chirurgicaux.
Voici la philosophie du programme américain « Choosing ­Wisely » (« choisir avec soin »), qui comporte quelque 500 recommandations destinées aux professionnels de santé et au public. L’initiative, qui a démarré en 2012, se décline dans une vingtaine de pays dont le Canada, le Brésil, l’Australie, l’Inde, le Japon, le Royaume-Uni, l’Allemagne, et la France.
Une évolution de la culture médicale venue du terrain
Avec cinq ans de recul, trois chercheurs de l’université du Michigan tirent un premier bilan du volet américain du mouvement dans la revue Health Affairs de novembre. « Choosing Wisely a été motivé par l’idée que les professionnels de santé et les sociétés savantes devraient prendre l’initiative de définir quand des tests ou des traitements ne sont pas nécessaires ou qu’ils sont délétères,expliquent Eve Kerr et ses deux coauteurs. L’accent a été mis en grande partie sur le changement de la culture médicale, qui a longtemps épousé la croyance qu’en matière de soins, le plus est le mieux. »
Une évolution de la cultu­re médicale qui passe aussi par la sensibilisation des patients à cette lutte contre l’hypermédicalisation.
«  Il s’agissait d’éviter le gaspillage sans limiter les soins nécessaires aux patients.  »
L’idée est partie d’un article paru dans le New England Journal of ­Medicine,en 2009, « pointant la ­nécessité d’une démarche éthique autant qu’économique pour accompagner la réforme du système de santé, résumait..
http://www.lemonde.fr/sciences/article/2017/11/01/prescrire-moins-pour-soigner-mieux-le-nouveau-defi-de-la-medecine_5208783_1650684.html

Comme quoi  c'est faisable. 
Je me suis évertuée durant 22 ans à accomplir cela contre vents et marées, même si certains médecins du canton me trouvaient un peu étrange. C'est  leur ressenti. Mais si je ne pratiquais pas une médecine "soft" comme je l'imaginais, au niveau bien-être mental cela n'aurait pas été ça.