mercredi 28 janvier 2015

Un patient guéri et interdit de travail

Et encore du boulot: un patient fonctionnaire qui voudrait bien reprendre son travail et la commission de réforme le fait lanterner depuis quatre mois alors qu'il n'est qu'à demi traitement. Qu'on ne vienne pas me dire que la situation des fonctionnaires est enviable: les complexités administratives sont inextricables et les fonctionnaires peuvent mourir la bouche ouverte en attendant que les rouages se mettent en place. 

Alors je vais plaider sa cause auprès d'une session de cette commission (qui ne se réunit qu'une fois par mois)  afin que le dossier ne se contente pas de circuler de mains en mains mais qu'il soit enfin lu et pris en considération. C'est qu'il est guéri mon patient, ça arrive parfois. 

mardi 27 janvier 2015

accident avec faute inexcusable de l'employeur

Ce jour j'ai assisté à une réunion de conciliation entre entreprise et employé  à la Sécu. Qu'est-ce que c'est?

Un employé a été victime d'une erreur de son patron et il en a subi un préjudice physique. Or il faut qualifier la faute inexcusable de l'employeur de façon à ce que l'employé ait une meilleure réparation de son préjudice. 

J'ai assisté à  une joute  des avocats de l'employeur, toute pleine de mauvaise foi: tous les moyens étaient bon pour déstabiliser ma pauvre victime, lui faire croire qu'il avait changé d'avis  ( mais vous venez de dire que vous avez eu une formation il y a 15 mn et maintenant vous dites ne pas en avoir eu!), une suspicion sur son CV, et à la fin quand on a quitté la salle j'ai vu l'avocate aller faire causette gentiment à part à  ma victime, presque une séance caline de frottis-frottas!  
Ce n'était peut-être qu'exagération de ma part, mais ma victime qui est assez beau gosse m'a confié avoir eu envie de lui dire "vous ne voulez pas que je vous offre un café non plus!"

Mais je sais qu'il y a des avocats convenables, heureusement. Mais certains devraient se recycler en VRP avec décolleté plongeant et minijupe à l'avenant.

Evidemment la conciliation a échoué et ma victime doit aller au Tribunal des affaires de Sécurité Sociale. 




lundi 26 janvier 2015

Etre franc et honnête avec son médecin

Quand une victime se présente devant un médecin en vue de se faire représenter et faire valoir ses droits, le médecin est soumis au secret professionnel, au même titre qu'un médecin soignant. Alors la confiance doit être là, sinon le discours sera biaisé et la victime n'obtiendra  pas entière réparation. Car l'expert n'est pas idiot, il perçoit les illogismes dans le discours d'une victime.

Par exemple une de mes victimes me jure mordicus qu'elle n'a jamais fumé "de l'herbe qui rend nigaud" alors que c'est parce qu'elle était en pleine crise d'hallucination au cannabis qu'elle avait été hospitalisée! On n'arrivera  à rien et je ne pourrai pas la représenter si elle n'est pas honnête.

Ce n'est pas comme le médecin traitant par exemple qui demande "buvez-vous?" et le patient répond "non docteur".
Un peu plus tard il est hospitalisé pour cirrhose alcoolique. Et le médecin redemande: " mais enfin, vous buvez?" et le patient " si vous appelez boire deux whiskys midi et soir, boire, oui, mais je ne roule jamais sous la table, donc ce n'est pas ce que j'appelle boire".

Si, si, on me l'a faite celle-là! 

dimanche 25 janvier 2015

Un peu le bazar

Une expertise après demain! Ou une conciliation je ne sais pas au juste.

Pourquoi? Il faut acquérir les réflexes d'un bon médecin de recours et les patients ont omis de me présenter leur convocation.
C'est donc le bazar mais je vais m'y rendre, peux-être y serai-je utile...

Etant donné que les médecins de recours sont extrèmement peu nombreux ( une centaine en France ou  qui ne font que ça, un peu plus  qui le font en plus de la mésothérapie, l'acupuncture et autres médecines alternatives) , c'est difficile de s'appuyer sur l'expérience des autres.

jeudi 22 janvier 2015

Avoir le courage de se battre

Un de mes patients tarde à  se plaindre auprès de la Sécu: il a eu un accident de travail (une sciatique) consolidé il y a quelques années et touche une petite pension. Néanmoins il ne pouvait plus travailler à plein temps. Là-dessus il a un autre accident de travail documenté  (une autre sciatique), consolidé actuellement, et le médecin de la Sécu lui a dit " mais vous pouvez vous arrêter pour le même motif en simple arrêt de travail". 

Alors je l'ai arrêté et la Sécu a refusé ses arrêts: "on ne peut pas s'arrêter pour la chose dont on a été consolidé".  En conclusion mon patient n'a rien, hormis ses yeux pour pleurer et il reste la plupart du temps allongé, tellement il souffre. 

Je l'ai supplié d'écrire une lettre de réclamation, ça fait trois mois. Il va peut-être s'y mettre et ça sera peut-être trop tard. 

Ce n'est pas facile d'être une victime, de se sentir victime "on m'a détruit",  de sortir de là, au moins mentalement et de trouver le courage de se battre  "je vais montrer les dents, et on verra ce dont je suis capable", Je dois saisir cet instant au vol, les conforter dans leur décision à ce moment, et enfin on peut  faire du bon travail. 

Le conseil que je donne à toutes les victimes qui n'ont pas le courage actuellement de faire quelque chose est celui-ci: notez tout, écrivez toute votre histoire, les conséquences que cela a eu, les préjudices que cela a causés et rangez-leur soigneusement car le jour où vous en aurez la force, tout sera prêt pour démarrer une procédure. 

Le délai de forclusion de la CIVI ( commission d'indemnisation des victimes d'infraction, si un gros balourd vous frappe par exemple) est de trois ans après l'infraction,  c'est à dire trois ans maxi pour démarrer une procédure,
celui des CRCI ( commission de conciliation  et d'indemnisation, pour les erreurs médicales entre autres) est de dix ans. 

JE NE SUIS QU'UNE CHANSON par Hervé ACOSTA 2014



Une chanson à redécouvrir...

mardi 20 janvier 2015

Argument stupide

Il y a quelques mois, toute fière de mes connaissances en cours d'acquisition dans mon DU, j'avais fait un certificat pour un jeune homme victime de harcèlement physique et moral à son travail  (deux gros balourds pas très futés s'en étaient pris à lui) détaillant tous ses préjudices,  la plupart matériels et de formation (perte d'une année d'études et de motivation pour le métier qu'il voulait préparer: il a changé de voie) . 
A l'époque j'avais une vague idée que les avocats étaient retors   (un grand-père et un frère avocat m'ont décillée) , mais l'un d'eux pour diminuer la faute de son client et me dénigrer n'a pas eu une autre argument  que "et en plus ce médecin n'est pas diplômé, sa parole n'a aucune valeur". 
Le juge intelligent, voyant de ses yeux la situation, a balayé cette objection rapidement. 

Et maintenant je suis diplômée et cet argument saute!

Les patients se font avoir

Ca coince de plus en plus avec les médecins de la Sécu: ils font reprendre à tour de bras, ils refusent les IP (incapacité permanente), et les patients se retrouvent presque en slip.
Alors une solution: qu'ils se fassent accompagner par un médecin afin de faire valoir leurs droits.
Mes patients, avant que j'y connaisse quoi que ce soit dans le juridique se faisaient parfois avoir et je ne savais comment les aider. Je sentais confusément qu'il y avait pour parler trivialement " une couille dans le pâté", mais sans les outils on s'en remet au médecin de la sécu et à l'expert missionné, qui n'est pas forcément très respectueux des victimes ou des patients.

Ma formation aurait du se faire en 2 ans d'après les profs, tellement il existe de complexité en France, des lois sont rajoutées sur des lois, on ne jette rien, c'en est même un peu psychotique.
Mais on fait avec et on aide au mieux ceux qui en ont besoin.

N'empêche que le fantasme d'une remise à zéro de tout le système m'est très doux. Un grand dépoussièrage.

vendredi 16 janvier 2015

Le boucher de l'horreur

Le "dentiste boucher" qui avait mutilé ses patients livré à la justice française
MIS À JOUR : 16-01-2015 10:00
-CRÉÉ : 15-01-2015 21:42

JUSTICE - Mark van Nierop, ce Néerlandais de 50 ans soupçonné d'avoir mutilé des centaines de patients à Château-Chinon, dans la Nièvre (Centre), a été extradé par les Pays-Bas. Il doit être présenté à un juge d'instruction jeudi soir.


Avant de s'installer en France, Mark van Nierop était poursuivi pour des faits similaires aux Pays-Bas.

Les victimes du "dentiste de l'horreur" l'attendent de pied ferme. Mark van Nierop, ce Néerlandais de 50 ans soupçonné d'avoir mutilé des dizaines de patients quand il exerçait dans le centre de la France, a été extradé jeudi par les Pays-Bas, où il était emprisonné depuis son arrestation au Canada en septembre. Il doit être présenté dans la soirée à un juge d'instruction de Bourges.
En mai 2013, celui que les médias ont également surnommé "le dentiste boucher" avait été mis en examen par la justice française après les dépôts de plainte de plusieurs dizaines de patients. Mais quelques mois plus tard, il s'était soustrait à son contrôle judiciaire pour s'envoler vers le Canada, où il avait finalement été rattrapé par un mandat d'arrêt international. Lors de son arrestation, il avait affirmé avoir tué sa seconde épouse en 2006 aux Pays-Bas et avait donc été extradé vers son pays d'origine. L'enquête sur cette affaire est toujours en cours.

Des dents saines arrachées sans raison
Mark van Nierop s'opposait à son extradition, assurant souffrir de "problèmes psychologiques" dont des "problématiques d'identité sexuelle et tendances suicidaires". Mais les autorités de son pays ne l'ont pas entendu de cette oreille.
En France, certains des 2.800 patients de ce dentiste ont souffert après ses soins de troubles allant "d'un début de septicémie à l'infarctus, en passant par toutes sortes de problèmes dentaires", selon le collectif de victimes. Avant de se faire oublier et de s'installer en novembre 2008 à Château-Chinon, dans la Nièvre (Bourgogne), Mark van Nierop était poursuivi aux Pays-Bas pour des faits similaires. Les médias néerlandais ont également fait état de dents saines arrachées sans raisons valable.
http://www.metronews.fr/info/le-dentiste-boucher-qui-avait-mutile-ses-patients-livre-a-la-justice-francaise/moao!1NDmxvWibpfNY/

Voilà un exemple de l'utilité du médecin de victime: faire reconnaitre le préjudice et améliorer l'indemnisation.

mercredi 14 janvier 2015

Quoi faire si on est victime d'un médicament

Bizarrement durant mes études de réparation juridique du dommage corporel nous n'avons pas abordé les effets secondaires des médicaments. Sujet génant?
J'en connais un brin sur les effets secondaires, par exemple les obésités dues aux corticoïdes donnés trop longtemps sans justification réelle, ou les tentatives de suicide suite à prise de benzodiazépines, et envies suicidaires suite à prise des antidépresseurs.
Quand les gens ne sont pas passés à l'acte ils tentent d'oublier, quand ils ont réussi, la famille met tout sur le mal-être et sur la dépression et basta. Et le lexomil continue d'être prescrit joyeusement à tort et à travers.

Bref, on fait quoi quand on est victime d'un effet secondaire, par exemple qu'on a démarré la ritaline il y a trois ans et qu'on ne peut plus s'en séparer?
Ce que je propose:
-  d'abord il faut   déclarer ses effets indésirables ici, 
- ensuite  se rapprocher  de l'AAAVAM qui ne sont pas branchés ritaline car c'est un phénomène relativement nouveau en France mais ils peuvent donner des conseils judicieux, 
- et  contacter un avocat spécialiste en préjudice corporel.  Ils sont  peu nombreux en France.
- Et surtout faire du foin sur la Toile, qu'elle rencontre des gens similaires, ça peut payer. 

On Oublie l'ONIAM et les CRCI car la victime  n'a sûrement pas les critères de gravité qu'ils exigent ( 25% de déficit fonctionnel permanent) 

Et surtout c'est un combat difficile et parsemé d'embûches car on est très "tolérant" envers ce genre de choses et ce moment. 

mardi 6 janvier 2015

Ça démarre

Deux affaires en deux jours! 
Deux victimes qui ne me connaissaient pas et ont décidé de me confier leur affaire: le premier un accident de voiture avec coupable, le deuxième une affaire de responsabilité hospitalière.

Les dossiers sont la plupart du temps compliqués, il y a des rebondissements, les victimes ont parfois voulu oublier, puis se rappeler, donc le dossier n'est pas complet, il faut récupérer toutes les pièces auprès des hôpitaux, un travail de fourmi, d'abord pour la victime puis de ma part pour tout resituer par ordre chronologique. 
En faisant gaffe de ne pas faire de juridisme, c'est à dire vouloir remplacer l'avocat ou le mandataire de victime, ce que tout médecin de recours serait tenté de faire.  
Non, dans ma formation j'ai fait trois mois de juridique, six mois de médecine, mais surtout 8 ans de médecine. 

dimanche 4 janvier 2015

Santé. La France doute de la sécurité du Mysimba, médicament coupe-faim

Après le scandale du Médiator, la France veut se prémunir d'un nouveau scandale sanitaire lié au médicament coupe-faim.

L'Agence française du médicament (ANSM) a émis des réserves lors du feu vert européen à la mise en vente d'un médicament américain coupe-faim le ">Manifestement échaudée par le scandale du Mediator, produit coupe-faim du laboratoire français Servier qui s'était révélé très dangereux, l'ANSM « a voté contre » l'autorisation de mise sur le marché du Mysimba, lors d'une réunion organisée fin 2014 à l'Agence européenne du médicament (EMA) de Londres.
« La France a voté contre cet avis estimant que la sécurité du produit n'était pas suffisamment établie », indique dans un compte-rendu l'Agence française sur son site internet.
Elle ajoute avoir exprimé et justifié sa position minoritaire dans un document spécial (baptisé« minority statement »).
Outre la France, l'Irlande a signé ce document où les deux pays estiment que le rapport bénéfice/risque du Mysimba est « défavorable », précise vendredi l'ANSM, confirmant des informations du quotidien Le Parisien.

Feu vert européen sous conditions 

Le Comité des médicaments à usage humain (CHMP), l'instance de l'EMA pour l'approbation des médicaments (où siège l'ANSM) avait recommandé en décembre avec 26 voix pour et deux contre (France et Irlande) « d'approuver l'autorisation de mise sur le marché » pour le Mysimba produit par le laboratoire californien Orexigen Therapeutics.
Ce feu vert (conditionnel avant une approbation formelle par l'Union européenne) était toutefois assorti de conditions: disponible seulement sur prescription, le médicament est réservé aux adultes obèses ou en surpoids présentant une ou plusieurs complications liées au poids (hypertension, diabète, taux élevé de cholestérol). Il est recommandé en complément d'un régime alimentaire et d'une activité physique.

Des doutes pour les systèmes nerveux et digestifs

Le Mysimba est une combinaison de deux molécules: naltrexone et bupropion. Après plusieurs années d'hésitation liée à la crainte d'éventuels risques cardiaques, l'agence américaine Food and Drug Administration (FDA) avait approuvé le médicament en septembre.
L'EMA avait souligné en décembre que les « principaux soucis en terme de sécurité et de tolérance » pour le Mysimba concernait le système nerveux central et le système digestif. L'Agence européenne pointait également des « incertitudes sur les effets cardiovasculaires à long terme ». même si les résultats d'essais intermédiaires étaient« rassurants ».
http://www.ouest-france.fr/sante-la-france-doute-de-la-securite-du-mysimba-medicament-coupe-faim-3094339

Et voilà du boulot futur pour les médecins de recours!  Ce qui est dommage c'est qu'on intervienne après le préjudice fait aux patients.  

PS: naltrexone: dans le traitement des toxicomanies et de l'alcoolisme
Bupropion: antidépresseur utilisé pour arrêter de fumer, c'est une amphétamine avec tous les effets secondaires de la classe.

samedi 3 janvier 2015

traitée à tort pour une myopathie pendant 6 ans, elle réclame des réparations

Une femme de 45 ans réclame 100 000 de dommages et intérêts au centre hospitalier de Nancy pour avoir été diagnostiquée comme myopathe avec sa fille en 2008. De nouveaux examens effectués en 2014 avaient amené l’équipe hospitalière à invalider le premier diagnostic.


Après avoir longtemps pensé être atteinte de myopathie, une patiente du centre hospitalier de Nancy (Meurthe-et-Moselle) a vu son diagnostic être invalidé par de nouveaux examens en 2014. Elle réclame aujourd’hui une première indemnisation de 100 000 € auprès du CHU, avant que ses dommages et intérêts soient établis par la justice.
Tout commence en 2008, lorsque cette habitante de Meurthe-et-Moselle se rend à l’hôpital de Nancy en raison de fortes douleurs articulaires. On lui annonce alors qu’elle est atteinte de myopathie, une maladie génétique qui entraîne une dégénérescence musculaire.
«  Après ce diagnostic posé par l’hôpital, et sans chercher à en savoir davantage, la médecine du travail l’a mise en invalidité totale. Elle a par ailleurs subi un traitement médicamenteux dont on ne mesure pas les conséquences.  », a expliqué son avocat, Me Yves Pierre Joffroy, confirmant les informations publiées par Le Républicain Lorrain.
La fille de la plaignante a été à son tour une victime collatérale de cette erreur médicale. Celle-ci avait huit ans en 2008 lorsque les médecins du CHU lui ont trouvé des signes de fatigue extrême. «  La myopathie étant une maladie génétique, ils ont fait des examens aux enfants. Chez notre dernière, une prise de sang n'a pas été bonne. Et comme un spécialiste nancéien des maladies orphelines avait déjà posé le diagnostic pour moi, ils étaient sûrs qu'elle était touchée aussi.  », a raconté la mère de famille à l’Est Républicain.
«  Elle a également dû subir des séances de rééducation deux jours par semaine pendant six ans. On a missionné un ergothérapeute pour réaménager son logement. Toute sa vie s’est écroulée, toute la vie de sa famille a été orientée vers une vie de souffrance.  », a ajouté le défenseur de la plaignante.

« Une vie de souffrance »

Une nouvelle neurologue du CHU de Nancy aurait décelé «  des anomalies et des contradictions dans le dossier médical  » de sa cliente selon l’avocat. Après de nouveaux examens, les médecins ont été amenés à revoir leur diagnostic au début de l’année 2014.
«  On lui a dit qu’elle n’avait pas eu de myopathie et qu’il fallait prévoir un sevrage du traitement médicamenteux qu’elle recevait. », a affirmé Me Yves Pierre Joffroy. L’avocat a saisi le tribunal administratif de Nancy pour demander une expertise sur les effets du traitement médicamenteux inapproprié, mais il a aussi réclamé 100.000 euros de provision avant une indemnisation définitive. «  Elle a subi une perte de chance dans l’évolution de sa carrière, puisqu’elle a dû arrêter de travailler. Et nous considérons qu’il n’est pas sérieusement possible de contester le fait qu’il y a eu une erreur de diagnostic.  », estime-t-il.
De son côté, l’hôpital de Nancy a déclaré que «  les éléments exposés ne semblent pas refléter la complexité des dossiers dont l’examen a été demandé à des experts médicaux indépendants. » La patiente, qui souhaite garder l’anonymat, a affirmé que «  les médecins ne savent toujours pas aujourd’hui de quoi (elle) souffre.  », en précisant qu’elle ne recevait aujourd’hui plus aucun traitement.
Elle va avoir besoin d'un médecin conseil de blessé pour l'assister tout au long de cette épreuve pénible qu'est un procès. 


vendredi 2 janvier 2015

L'assurance voit au plus juste!

Ma première assistance à expertise a été payée en un bon café à la brasserie du coin, normal pour une première.
Mais la victime a reçu sa  proposition d'indemnisation (il s'agissait d'un accident de la voie publique). A priori le chiffre était convenable, d'autant plus que la petite victime n'a pas de séquelles... pour l'instant car le tibia a été atteint et il faut attendre la fin de la croissance pour faire le point.

Alors les assurances ont réglé le préjudice mais ont complètement omis les aller-retours chez les médecins et surtout la réserve concernant la croissance.

C'est là que j'interviens encore une fois car ces deux dernières choses sont très importantes. Et je crois que je vais en profiter pour me faire régler directement mes prestations par l'assurance, Pourquoi pas? Elle me fait travailler encore plus!

jeudi 1 janvier 2015

Ne pas porter plainte à tout bout de champ

Evidemment on ne peut pas porter plainte contre tout et n'importe quoi: d'abord on ne serait pas sûr de gagner et cela engorgerait les tribunaux.
Un de mes patients s'est fait opérer d'un cancer qui n'en était pas un il y a quelques années ; il a reçu de la radiothérapie adjuvante.
L'histoire; suite à un coup violent dans l'aine et peu après est apparu une tuméfaction. Ni une ni deux je l'ai envoyé chez le chirurgien qui l'a opéré. La tumeur était assez étrange pour qu'on la qualifie de cancer in situ. Il a gardé un handicap qui l'empêche de courir et de marcher vite. 

Il y a quelques mois en cours, j'ai eu le même cas de figure décrit par un professeur: la boule,  c'était une consolidation vicieuse  de la cuisse! Et dans le même temps le patient m'a dit vouloir porter plainte. 
Puis il a abandonné pour deux raisons: la vie qu'il mène est trop passionnante car il a transcendé son handicap et il n'a pas le temps de revenir sur son passé, et puis le médecin qui l'a opéré l'a fait de bonne foi, utilisant toutes les connaissances qu'il avait. 

Alors ça part aux profits et pertes et je serai utile à quelqu'un d'autre.