J'ai été convoquée ce matin pour une préparation avant la mise à mort, comme des centaines d'autres médecins en France par le directeur adjoint de la CPAM et son médecin chef à 9h45 ce matin.
Je leur avais fait une belle lettre (cf supra), expliquant par exemple, que n'ayant que 3% de CMU, j'avais mécaniquement plus d'arrêt qu'un médecin qui a 50%.
J'en ai profité pour parler de mon orientation de médecin de victime ( au moins 20mn! un peu de pub ne nuit pas),
Le directeur adjoint m'a proposé deux solutions:
- une mise sous objecti, c'est à dire baisser de 12% les arrêts sur 6 mois
- contrôle de chaque patient arrêté.
Comme un confrère m'avait déjà mise en garde: il faut absolument accepter le contrôle de chaque patient, ça leur casse les pieds, leur fait perdre du temps et si on est droit dans ses bottes, on ne risque rien.
Le directeur adjoint a tenté de m'en dissuader: " c'est une procédure très lourde, quatre mois, avec mise au point au bout de deux mois, ça vous prendra du temps, à nous aussi".
Il a balayé tous les arguments de ma belle lettre, en me demandant: " et que comptez-vous faire pour améliorer les choses".
J'ai répondu: " je me tire monsieur. j'ai de plus accepté des vacations de médecin du travail, donc automatiquement je vais faire moins d'arrêts".
Et il m'a dit " Mais ces arrêts seront reportés sur les autres médecins?
-Oui, mais moi je me tire".
A la fin, vicieusement, le médecin chef m'a dit "je vous trouve un peu tendue". C'est là que j'ai versé ma petite larme, disant que je ne supportais plus les prescriptions, le métiers, et que la Sécu n'était pour rien dans mes états d'âme.
J'ai causé ensuite à part avec une dame de la Sécu devant un café, qui m'a dit que la CNAM (caisse nationale d'assurance maladie donnait de moins en moins de fonds, et que la situation était difficile.
Et vous, votre médecin a-t-il des démélés avec la Sécu?