vendredi 14 août 2015

La Sécu sait être rapide

La Sécu a décidé de frapper fort, et surtout très vite: la réunion au siège de la CPAM était il y a trois jours, et ce jour je reçois un délégué de l'assurance maladie en personne, qui me demande de signer le compte-rendu, avant le 15 août, avant que j'ai contacté le moindre conseiller juridique, le moindre syndicat!!! Autant dire que le malheureux délégué est reparti la queue basse avec la lettre qui suit:
Monsieur le directeur Adjoint,
Durant tout l'entretien du 11 août 2015, vous avez insisté à plusieurs reprises sur le côté absolument informel de la réunion. Or je me rends compte avec stupéfaction que ce n'était pas si informel que cela puisque je dois signer le compte rendu. Je m'accorde un délai de réflexion pour le faire. Je veux toujours absolument être mise sous accord préalable. Je vous adresse mes salutations.




jeudi 13 août 2015

Feuilleton Sécu

J'ai vraiment la Sécu collée à mes basques: demain un homme de l'assurance maladie vient me faire signer un accord spécifiant que je veux me faire contrôler pour chaque patient!

Et lundi un gentil monsieur de la Sécu vient me mettre à jour mon site  perso de l'assurance maladie!

Ce n'est absolument pas du harcèlement, non, non, et ceux qui pensent ça sont des mauvaises langues qui n'ont pas conscience que la Sécu est moribonde, et qu'au lieu de dire: " nous n'avons plus d'argent", dit au médecin: " vous êtes coupable!"

se syndiquer

Pour la première fois de ma vie, je vais me syndiquer et je vais appliquer ce que je conseille à tous les patients: on a beau être fort, être fort... il y a un moment où il faut se  faire épauler, ne serait-ce que par quelqu'un qui connait les textes de loi. 

Le directeur de la Sécu m'a demandé au moins 20 fois d'accepter d'être contrôlée sur des objectifs, c'est à dire s'engager à réduire de 12% mes arrêts de travail sur 6 mois. A priori la procédure est légère, seulement si je ne les atteints pas, je suis financièrement pénalisée, si je les atteints, ils en demanderont toujours plus.

Non, il vaut mieux que chaque patient vienne avec son arrêt de travail, voir le médecin de la Sécu afin de le légitimer. 
En plus ça justifie le salaire des médecins de la Sécu.

Si ne peux me permettre, les confrères, n'acceptez aucun contrôle sur objectif, c'est "pile je gagne, face tu perds"

Petite technique de déstabilisation

Il existe une petite technique mesquine d'intimidation, indigne de quelqu'un qui a fait des études supérieures (il a quand même du l'apprendre quelque part) , quand on convoque quelqu'un, c'est  s'installer soi-même le dos à la fenêtre, mettre son acolyte latéralement, poser un sac juste en face, et il ne reste plus qu'un choix pour le convoquer: s'installer le soleil dans les yeux!
Ni une ni deux, j'ai poussé le sac pour m'installer confortablement en marmonnant de vagues excuses, mais je pense à d'autres qui n'oseront rien dire: c'est on ne peut plus inconfortable.

Je n'ose même pas dire où j'ai vécu ça, car j'ai honte pour lui. Et s'il est capable de ça, comment se présente la suite en relation avec lui? 

mercredi 12 août 2015

Lexomil doudou

En fait, je pars volontiers en guerre contre les abus de psychotropes, les patients qui prenne leur petit Lexo, comme on serre un doudou quand on n'a pas le moral.

Mais une patiente m'a avoué qu'elle en prenait parfois pour une autre raison: " Quand j'en ai mal d'avoir mal au dos, aux genoux etc. et que les antalgiques ne marchent pas, je prends un lexomil; comme ça j'ai encore mal mais je m'en fous". 

système de Sécurité sociale non viable

Hier en entretien avec le directeur adjoint de la Sécu, j'ai lancé: " de toute façon  le système de la Sécurité sociale n'est plus viable". Il a fait une grimace furtive puis a répondu " nous sommes là pour qu'il continue".

Il peut y croire, je pense aussi n'avoir pas été très diplomate en sous-entendant qu'il pouvait pointer au chômage. Mais c'est la vérité, la Sécu ne peut marcher que si tout le monde est honnête et pense à l'argent public. 

Ca me fait penser à une tontine, instituée peu avant que je m'installe dans le secteur: tous les médecins étaient d'accord pour aider celui qui était malade, à hauteur de une consultation chacun par jour. Un médecin arrêté (une intervention prévue) a fait appel à cette tontine alors qu'il avait prévu un remplaçant et une mutuelle lui payait ses indemnité journalières, et le système s'est écroulé en un rien de temps. 

Je ne connais pas la solution, mais étant donné que le mot solidaire ne veut plus dire quand chose pour certains, ça ne peut pas continuer. Nous devrions nous sentir tous impliqués, mais j'entends le plus souvent: " j'y ai droit, c'est la Sécu qui paie", c'est à dire nous mais le raisonnement ne va pas jusque là.

Je ne suis pas en guerre jusqu'à hier avec la Sécu, dénoncer les dérives de psychotropes qui provoquent des accidents et coûtent cher à la communauté  et hautement plus vital mais s'il le faut, il  y a des syndicats et on ira jusqu'au bout et après.... JE DEVISSERAI!!!  






mardi 11 août 2015

Convocation par le directeur de la Sécu

J'ai été convoquée ce matin pour une préparation avant la mise à mort, comme des centaines d'autres médecins en France par le  directeur adjoint de la CPAM et  son médecin chef à 9h45 ce matin.
Je leur avais fait une belle lettre  (cf supra), expliquant par exemple, que n'ayant que 3% de CMU, j'avais mécaniquement  plus d'arrêt qu'un médecin qui a 50%.

J'en ai profité pour parler de mon orientation de médecin de victime ( au moins 20mn! un peu de pub ne nuit pas), 

Le directeur adjoint m'a proposé  deux solutions: 
- une  mise sous objecti, c'est à dire baisser de 12% les arrêts sur 6 mois 
- contrôle de chaque patient arrêté.
Comme un confrère m'avait déjà mise en garde: il faut absolument accepter le contrôle de chaque patient, ça leur casse les pieds, leur fait perdre du temps et si on est droit dans ses bottes, on ne risque rien. 

Le directeur adjoint  a tenté de m'en dissuader: " c'est une procédure très lourde, quatre mois, avec mise au point au bout de deux mois, ça vous prendra du temps, à nous aussi". 

Il a balayé tous les arguments de ma belle lettre, en me demandant: " et que comptez-vous faire pour améliorer les choses".
J'ai répondu: " je me tire monsieur. j'ai de plus accepté des vacations de médecin du travail, donc automatiquement je vais faire moins d'arrêts".

Et il m'a dit " Mais ces arrêts seront reportés sur les autres médecins?
-Oui, mais moi je me tire". 

A la fin, vicieusement, le médecin chef m'a dit "je vous trouve un peu tendue". C'est là que j'ai versé ma petite larme, disant que je ne supportais plus les prescriptions, le métiers, et que la Sécu n'était pour rien dans mes états d'âme. 

J'ai causé  ensuite à part avec une dame de la Sécu devant un café, qui m'a dit que la CNAM (caisse nationale d'assurance maladie donnait de moins en moins de fonds, et que la situation  était difficile.

Et vous, votre médecin a-t-il des démélés avec la Sécu?