vendredi 18 septembre 2015

Un médecin épinglé, moi

J'ai un article dans le Parisien d'hier!


Prescription d’arrêts de travail : ce médecin est placé sous surveillance par la CPAM


Elle dit se sentir « droite dans ses bottes ». Pourtant, d’ici peu, le Dr xxx sera placée sous étroite surveillance. Coupable aux yeux de la CPAM d’un « délit statistique », ce médecin généraliste installé depuis 15 ans à xxx fait l’objet d’une mise sous procédure d’accord préalable.

Son tort ? Avoir prescrit trop d’arrêts de travail et par conséquent, trop d’indemnités journalières.
Si la généraliste d’xxx se défend d’être un médecin complaisant, les chiffres l’accablent néanmoins. En volume, et sur la seule année 2014, la caisse primaire d’assurance-maladie lui impute 11 370 indemnités journalières, soit trois fois plus que la moyenne régionale. Un chiffre qu’il convient toutefois de nuancer puisqu’avec 7 100 consultations annuelles, le médecin d’xxx reçoit 2 000 patients de plus que la moyenne de ces confrères picards.
« On me reproche un petit abus. Mais un abus loin d’être exagéré. Quand un patient vient me voir un peu déprimé, c’est vrai que je préfère lui prescrire davantage un arrêt que du Prozac, concède le médecin connue la méfiance qu’elle nourrit vis-à-vis des antidépresseurs. C’est avant tout une conception de la médecine et je le répète, j’ai la conscience parfaitement tranquille… »
Tellement tranquille que le Dr xxx a elle-même choisi la mise sous procédure d’accord préalable alors qu’une autre option, moins contraignante, lui était proposée. « J’aurai pu opter pour une mise sous objectif qui vise une réduction du nombre des prescriptions de l’ordre de 12 %, détaille-t-elle. Seulement, accepter cette procédure c’est reconnaître, de facto, le principe d’une surprescription. Or ce n’est pas du tout ce que je fais. Toutes mes prescriptions, sans exception, sont justifiées. »
C’est précisément ce que compte vérifier la CPAM. D’ici quelques jours, chaque arrêt de travail délivré par xxx nécessitera l’aval du service médical de la CPAM. Car depuis 2004 et la réforme de la sécurité sociale, l’organisme dispose en effet d’un arsenal juridique plus étoffé pour traquer d’une part les assurés peu scrupuleux, d’autre part les médecins soupçonnés d’une trop grande bienveillance au moment de rédiger leur ordonnance.
« J’accepte la procédure mais je ne travaille plus sereinement, regrette la praticienne. Je m’interdis par exemple de faire des arrêts trop longs. Bref, j’ai le sentiment de faire n’importe quoi, de ne plus être médecin mais comptable. » Un argumentaire que les cadres de la CPAM semblent connaître par cœur.
« Un médecin, quand il prescrit, engage des finances publiques, insiste le directeur de la CPAM de l’Oise, Marc-André Azam. Il est donc légitime d’exercer un droit de regard sur les prescriptions. On s’est intéressés à ce médecin parce que ses prescriptions sortaient de l’ordinaire mais elle n’est pas la seule. Chaque année, environ 10 médecins sur les 600 que compte le département sont concernés par ce type de procédure. »
150 371 126 € d’indemnités journalières versées en 2014
>Au lendemain de la réforme de la sécurité sociale, en 2004, une grande chasse au gaspillage a été lancée. Une traque sanctionnée d’un succès tout relatif. « Il y a eu, à l’époque un léger tassement du nombre d’indemnités journalières (IJ) délivrées mais la tendance est depuis repartie à la hausse, reconnaît Marc-André Azam, le directeur de la CPAM de l’Oise. Sur les trois dernières années, l’augmentation est de l’ordre de 5 ou 6 % ». En 2014, la CPAM de l’Oise a ainsi versé 150 371 126 € d’indemnités journalières contre 135 719 173 € en 2010 et 120 104 536 € en 2007. Et la tendance se confirme en 2015 puisque selon les prévisions, le montant total des IJ devrait encore grimper de 4,2 %
http://www.leparisien.fr/andeville-60570/prescription-d-arrets-de-travail-ce-medecin-est-place-sous-surveillance-par-la-cpam-16-09-2015-5098271.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr%2F



Voilà, ce journaliste a été totalement impartial, un bel article.

Je vais insister sur une chose: "j’ai le sentiment de faire n’importe quoi, de ne plus être médecin mais comptable. » Un argumentaire que les cadres de la CPAM semblent connaître par cœur".
Implicitement cela veut dire que nous ne sommes plus des libéraux. La médecine libérale est morte, ceci avant même que je commence mes études, mais on ne s'en rendait pas compte. Nier cela et appartenir à un syndicat qui prône la liberté des médecins est se raccrocher aux branches d'un arbre foudroyé.  










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