mercredi 14 octobre 2015

Adieu madame Souris

Une patiente vient de se pendre, la deuxième en quatre mois.
La première je ne l'avais pas vu depuis quelques mois, mais la deuxième il n'y a pas longtemps. Comme c'est tout frais, je ne peux pas raconter sa vie, des lecteurs vont la reconnaître (les pendaisons font user beaucoup de salive) mais dans certains cas, une situation inextricable peut faire choisir une voie on ne peut plus brutale  et définitive. Et ainsi on n'a plus de problèmes .
Je lui avais proposé de me téléphoner pour me raconter tout  (genre bouée de secours), elle ne l'a pas fait, son choix était déjà arrêté; je n'avais pas capté que le calme que j'avais perçu dans ses yeux   récemment témoignait d'une décision mûrie et assurée, ni que le fait qu'elle ne se plaignait plus de sa situation  n'était pas de bon augure.
Je respecte, et je penserai à elle comme quelqu'un qui s'est dévoué à tout moment pour sa famille, et à son travail.













2 commentaires:

  1. C'est délicat comme situation ! Comment y faire face en tant que soignant ? On doit se sentir impuissant et parfois coupable. Est-ce fréquent ?

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  2. C'est exceptionnel. Je ne me sens pas coupable car on ne peut soigner la misère du monde. Il n'empêche que je l'ai vu il y a peu de temps, mais il était trop tard pour elle, elle ne voulait plus prendre la main tendue.

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