jeudi 22 janvier 2015

Avoir le courage de se battre

Un de mes patients tarde à  se plaindre auprès de la Sécu: il a eu un accident de travail (une sciatique) consolidé il y a quelques années et touche une petite pension. Néanmoins il ne pouvait plus travailler à plein temps. Là-dessus il a un autre accident de travail documenté  (une autre sciatique), consolidé actuellement, et le médecin de la Sécu lui a dit " mais vous pouvez vous arrêter pour le même motif en simple arrêt de travail". 

Alors je l'ai arrêté et la Sécu a refusé ses arrêts: "on ne peut pas s'arrêter pour la chose dont on a été consolidé".  En conclusion mon patient n'a rien, hormis ses yeux pour pleurer et il reste la plupart du temps allongé, tellement il souffre. 

Je l'ai supplié d'écrire une lettre de réclamation, ça fait trois mois. Il va peut-être s'y mettre et ça sera peut-être trop tard. 

Ce n'est pas facile d'être une victime, de se sentir victime "on m'a détruit",  de sortir de là, au moins mentalement et de trouver le courage de se battre  "je vais montrer les dents, et on verra ce dont je suis capable", Je dois saisir cet instant au vol, les conforter dans leur décision à ce moment, et enfin on peut  faire du bon travail. 

Le conseil que je donne à toutes les victimes qui n'ont pas le courage actuellement de faire quelque chose est celui-ci: notez tout, écrivez toute votre histoire, les conséquences que cela a eu, les préjudices que cela a causés et rangez-leur soigneusement car le jour où vous en aurez la force, tout sera prêt pour démarrer une procédure. 

Le délai de forclusion de la CIVI ( commission d'indemnisation des victimes d'infraction, si un gros balourd vous frappe par exemple) est de trois ans après l'infraction,  c'est à dire trois ans maxi pour démarrer une procédure,
celui des CRCI ( commission de conciliation  et d'indemnisation, pour les erreurs médicales entre autres) est de dix ans. 

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